Translation for "l'armé" to spanish
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Mes derniers mots brisent le mur de béton armé qui s’était tout doucement élevé, de mon ventre jusqu’à ma gorge, se transformant en larmes aussi lourdes et douloureuses que des pierres.
Las últimas palabras rompen un muro de hormigón que me había subido poco a poco desde el estómago hasta la garganta y que se hace trizas a la altura de los ojos, convirtiéndose en lágrimas pesadas y dolorosas como piedras.
Elle hochait la tête, et regardait à travers ses larmes les jeunes feuilles se déployer contre le ciel doré, lorsque trois oies, moitié courant, moitié volant, filèrent à travers la pelouse, poursuivies par Johnny armé d’un bâton.
Ella agitó la cabeza y miraba entre las lágrimas las hojitas que se movían contra el cielo amarillo cuando tres gansos, medio corriendo, medio volando, atravesaron apresuradamente el césped con Johnny por detrás, blandiendo una rama.
Il aurait voulu se battre devant elle, insulter à tout ce qui existe, enlever une autre femme pour que Minne le sût et l’admirât ; mais il ne subissait pas ce morne et ardent amour, si près des larmes et de la violence, cet amour que la première heure de possession avait fait sortir d’un gîte sombre où il dormait tout armé...
Hubiera querido pegarse delante de ella, insultar a todo lo que existe, raptar a otra mujer para que Minne lo supiera y lo admirara, mas no sufría este triste y ardiente amor, tan próximo a la violencia y las lágrimas, este amor que la primera hora de posesión hizo salir de una sombría madriguera donde dormía armado.
Je fixai sur lui mes yeux remplis de larmes et les tournai ensuite vers Sophos, Néon et son masque de pierre, la petite prostituée blême, au bord de l’évanouissement, Mélissa en larmes un peu plus loin, les deux guerriers armés, l’armure de Sophos qui rougeoyait à la lumière des torches, comme ensanglantée.
Lo miré fijamente con unos ojos inundados de lágrimas y luego miré a mi alrededor: Sofo, Neón con su máscara pétrea, la pequeña prostituta lívida y a punto de desvanecerse, Melisa más atrás sollozando, los dos guerreros armados y con las antorchas en la mano; parecía la armadura de Sofo, enrojecida por las llamas de las antorchas, ensangrentada.
Elle pleurait de surprise et de joie, pensant que ce devait être ça le bonheur, alors qu’une petite voix lui disait tristement, au fond d’elle-même, que ce n’était pas comme ça qu’elle aurait aimé vivre un tel moment. Elle n’avait pas réfléchi à la presse jusqu’au jour où Jim l’ayant invitée chez lui, elle y avait trouvé une foule de journalistes armés d’un bloc-notes, d’un appareil photo ou d’une caméra.
lágrimas de sorpresa y de felicidad, provocadas también por la idea de que aquello podía representar su dicha. Pero, por otra parte, una voz sorda y desolada la advertía que no era el modo en que le hubiera gustado que sucediese. No se le ocurrió pensar en los periódicos hasta el día en que Jim le dijo que fuese a su piso, y lo encontró atestado de personas que sostenían cuadernos en las manos, y también cámaras y «flashes».
Attaqué et malmené par un de ces tyrans de la parole armé pour accomplir sa vengeance d’une bouche sans frein, quelqu’un dont les mauvaises intentions étaient tapies, prêtes à m’assaillir, derrière la luxuriance d’une dizaine de milliers de mots – encore un comédien déchaîné, un de ces acteurs froidement calculateurs qui, pour autant que je pouvais le savoir, n’était même pas un infirme, mais se trimbalait sur deux béquilles pour donner plus de poids à son amertume. C’est lui qui est plein de haine, lui qui a inventé le loshn horé, lui que rien ne peut choquer, cet homme sans illusions qui se prétend choqué par la laideur de l’homme, ce misanthrope dont le plaisir est de brailler très fort et avec des sanglots dans la voix que c’est la haine qu’il hait par-dessus tout. Je suis soumis à l’autorité d’un railleur ennemi de tout.
Agredido y zarandeado, otra vez, por un nuevo charlatán tiránico cuya principal arma de venganza estribaba en soltar la lengua, un individuo cuyos propósitos permanecen ocultos, aunque también listos para saltar, entre un follaje de diez mil palabras; otro actor desaforado, otro intérprete frío y calculador, que, vaya usted a saber, a lo mejor ni siquiera estaba tullido, que no utilizaba las muletas más que para añadir verismo a la expresión de su amargura. Éste es el hombre, lleno de odio, que inventó el loshon hora, un tipo imperturbable, incapaz de ilusionarse, haciéndome creer que le impresionan las desgracias humanas; un misántropo cuyo misantrópico placer consiste en proclamar a pleno pulmón y con abundantes lágrimas, que el odio es lo que más odia en este mundo. Me hallo bajo la custodia de un burlador henchido de desprecio.
Elle qui avait trop peu de temps pour une pédagogie précautionneuse tenant compte des conséquences de toutes sortes que cela pouvait avoir dans le futur – si ma sœur et moi nous chamaillions en poussant trop les hauts cris, elle disait aux clients « Un instant, je reviens », accourait de la boutique, ne demandait jamais « Qui a commencé ? », mais nous giflait tous les deux sans un mot et revenait servir aimablement la clientèle –, elle qui était tendre et pleine d’amour, qui était facile à émouvoir jusqu’aux larmes, elle qui se perdait volontiers dans la rêverie dès qu’elle en trouvait le temps et qualifiait de « vraiment romantique » tout ce qu’elle considérait comme beau, elle, la plus inquiète de toutes les mères – , elle mit un jour sous les yeux de son fils le cahier in-octavo et proposa de me verser cinq pour cent des dettes en florins et pfennigs que je ferais rentrer, si j’étais prêt, armé seulement de ma langue bien pendue – elle l’était ! – , et du cahier plein de chiffres alignés, l’après-midi ou dans les moments que je trouverais en dehors de mon service au Jungvölk, qu’elle jugeait stupide, à aller voir les clients retardataires afin qu’ils se sentissent fortement mis en demeure, sinon de payer leurs dettes, du moins d’en bégayer les tempéraments.
Ella, que no tenía tiempo para una pedagogía precavida que considerase todas las repercusiones —cuando se trataba de una pelea entre mi hermana y yo que resultara demasiado ruidosa, les decía a los clientes: «Un momentico», salía apresurada de la tienda y no preguntaba: «Quién ha empezado», sino que abofeteaba en silencio a sus dos hijos y volvía a ocuparse, amable, de la clientela—; ella, cariñosamente tierna, calurosa, fácil de conmover hasta las lágrimas; ella, a la que, cuando tenía tiempo, le gustaba perderse en ensoñaciones y calificaba todo lo que consideraba hermoso de «auténticamente romántico»; ella, la más preocupada de todas las madres, dio a su hijo un día el cuadernillo y me ofreció el cinco por ciento, en florines y centavos, de las deudas que cobrara si estaba dispuesto a visitar, armado sólo de buena labia —¡la tenía!— y de aquella libreta llena de cifras en hileras, todas las tardes, o cuando encontrara tiempo al margen de aquel servicio, en su opinión pueril, de la Jungvolk, a los clientes morosos, a fin de que se vieran abocados, si no a saldar sus deudas, al menos a pagarlas a plazos.
(« voici la chambre de tes parents », disait tante Adela, et tu entrais dans une grande pièce claire, où le soleil miroitait sur les boules de cuivre aux quatre coins d'un immense lit carré, haut comme un navire, et recouvert d'une courtepointe en coton blanc, festonnée, et les rideaux de cretonne défraîchie tremblaient dans le vent du matin, il y avait des meubles en merisier, une coiffeuse sur laquelle s'alignaient des flacons de vieil argent, aux bouchons épais de cristal taillé, et des brosses d'écaillé et de vermeil, et dans la rainure du cadre en bois de la glace quelques photographies jaunies avaient été glissées, tu voyais un petit garçon de cinq ans, en costume marin, c'était toi, Ramón Mercader, « ta mère se tenait ici, dans la matinée », disait tante Adela, « sa santé était fragile, elle ouvrait les fenêtres pour t'entendre jouer dans le parc », et c'était insupportable, tu avais souhaité être ailleurs, ou bien pouvoir interrompre le bavardage ému de la vieille demoiselle, mais tu étais fasciné par l'image de ce petit garçon de cinq ans, en costume marin, qui avait joué dans le parc sous la surveillance passionnée d'une mère à la santé fragile, lointaine image d'un autre toi-même, indéchiffrable, « et tout au long de cette année-là ta mère s'est éteinte », disait tante Adela, « elle s'est affaiblie, jour après jour, et c'est finalement dans la soirée du 17 juillet 1936 qu'elle est morte, dans les bras de ton père, et ses derniers mots ont été pour toi, pour nous recommander de prendre bien soin de toi », et tu te demandais, dans la nausée de ce souvenir inaccessible, si c'est le pressentiment de cette mort prochaine qui assombrissait les yeux du petit garçon en costume marin, sur la photographie jaunie de la coiffeuse, ou bien si c'était la prémonition de ton intrusion, vingt ans après, dans cet univers intact que ta présence actuelle faisait éclater en mille morceaux de verre coupant, mais la vieille demoiselle parlait encore, tout en se déplaçant dans la chambre et en touchant des objets, qu'elle soulevait machinalement, sans les voir, avant de les remettre à leur place, elle disait que « c'était écrit, ta naissance s'est produite au lendemain de la proclamation de la République, quelle grande joie, ton père y a vu comme un présage, mais le destin n'a pas voulu que les choses soient ainsi que ton père les avait rêvées, et ta mère est morte le jour même où sont arrivées les premières nouvelles de ce soulèvement militaire, au Maroc, et* voilà, tu es parti, tu es devenu homme dans un pays étranger », et sa voix s'était brisée, tu avais aperçu des larmes dans ses yeux, tu savais qu'elle aurait voulu, à ce moment, te parler de la mort de ton père, qu'elle t'avait racontée, longuement, dans l'une de ses premières lettres, se délivrant ainsi d'une longue souffrance solitaire, d'une sombre horreur que vous seriez deux à supporter, désormais, et) il oublie Brouwer, et cette histoire que Moedenhuik avait racontée, à propos de Brouwer et du Chargé d'Affaires de la République espagnole, il oublie complètement pourquoi il se tient, immobile, devant la grille fermée de cette maison du Plein 1813, il pense qu'en ce moment même Inès est peut-être en train d'ouvrir les fenêtres de la grande chambre à coucher, dans la maison de Cabuérniga. ou bien en train de lire un livre, dans la galerie couverte, tout en surveillant du coin de l'œil les jeux de Sonsoles, sur la terrasse de sable fin qui s'étendait au pied de la maison, (et ce n'est que le deuxième jour que tu avais marché jusqu'au cimetière du village, abandonnant tante Adela, nerveuse et triste, à la maison, et elle t'avait expliqué où trouver les tombes, mais tu t'étais d'abord promené dans les allées, parmi les dalles funéraires, regardant distraitement les noms qui y étaient inscrits, avant de te diriger vers l'endroit où tu savais, d'après la description minutieuse de tante Adela, trouver les deux tombes, côte à côte, et tu avais lu sur les pierres soigneusement entretenues les deux noms, sur celle de gauche, SONSOLES AVENDAÑO DE MERCADER, au-dessous d'une croix, et sur celle de droite, JOSÉ MARÍA MERCADER Y BULNES, et tu avais lu les dates, aussi, 17 juillet 1936, sur celle de gauche, 5 septembre 1937, sur celle de droite, où il n'y avait pas de croix, ni non plus les trois initiales du Requiescat In Pace, simplement le nom et la date, car c'est après la chute de Santander aux mains des troupes italiennes des divisions Littorio, Flammes Noires et 23 mars que « ton père était revenu dans sa maison », disait tante Adela, « pour attendre les événements, puisqu'il avait de toute façon refusé de partir dans l'un des chalutiers surchargés de réfugiés qui avaient essayé, au cours de ces journées, de gagner la France, il était revenu dans sa maison, à pied, marchant la nuit à travers un territoire déjà occupé par les troupes italiennes et les brigades navarraises de Solchaga, il était arrivé ici, à l'aube, et il s'était enfermé dans sa chambre, la chambre où ta mère était morte, il avait pendant deux jours trié des papiers, des vieilles lettres, des photographies, et au soir du 5 septembre deux voitures sont apparues, roulant à toute vitesse, dans l'allée de châtaigniers, deux voitures chargées d'hommes jeunes, certains étaient encore adolescents, qui riaient brutalement, des hommes armés, portant la chemise bleue de la Phalange, avec le joug et les cinq flèches brodés en rouge, sur le côté du cœur, et ton père était descendu à leur rencontre, dans l'escalier de sa maison », mais la vieille demoiselle n'avait pas pu, cette fois-là non plus, terminer son récit, dont tu connaissais la suite, cependant, car elle t'avait écrit une longue lettre, trois mois après ton retour, tu savais que ces hommes, dans l'allégresse de leur force, du sentiment d'impunité que leur donnait la victoire, mais aussi bien de la conviction de n'être que les instruments d'une justice implacable, nourrie par plus d'un siècle de sang, ces hommes avaient entraîné José María Mercader jusqu'aux voitures, qui avaient de nouveau démarré en trombe, au milieu des cris et du bruit aigu des klaxons, vers l'enclos du vieux cimetière, et le soir déjà était tombé, ils avaient allumé les phares des automobiles et, à la lumière des phares, collé au mur — ainsi qu'un témoin, des années plus tard, avait osé le rapporter à Adela Mercader —, ton père avait levé le poing dans le salut du Front populaire, lui, chrétien, lui, bourgeois, qui avait choisi les pauvres dans cette guerre entre les pauvres et les riches, il avait donc levé le poing, crié quelque chose que le bruit de la décharge avait rendu inaudible, levé le poing pour n'être pas seul à ce moment dernier, pour retrouver, ne fût-ce qu'une fraction de seconde, au moment de mourir, cette colère et cette joie, cette force et cet espoir, dans le salut des pauvres qui allaient mourir, par centaines, par milliers, au cours de ces années, comme ils mouraient depuis un siècle, levé le poing dans la lumière des phares, en criant quelque chose, pour ne pas être seul, pour définitivement s'enraciner dans cette armée de cadavres invincibles, cette sourde armée d'ouvriers et de paysans qui allaient mourir, levé le poing, lui, l'avocat catholique, pour être parmi les siens, avec les siens, au moment de mourir, avec ceux qui brûlaient les églises, rageusement, désespérément, joyeusement, levé le poing dans la lumière des phares, sous les insultes, peut-être, ou les sarcasmes, des jeunes gens de sa classe, de son monde, mais il avait choisi de mourir avec une autre classe, un autre monde, avec cette sombre, immense armée de cadavres qui peuplerait de cris, et de sang, de poings levés, les nuits de cette Espagne, pendant une décennie encore, et tu regardais maintenant les deux dalles, côte à côte, allongées ensemble dans la verdeur herbeuse du grand sommeil, tu les regardais dans la lumière de septembre de nouveau, tu voyais ce prénom féminin, sonsoles, et)
(«esta es la habitación de tus padres», decía tía Adela, y entrabas en una gran estancia luminosa, donde el sol espejeaba en las bolas de cobre que remataban los cuatro ángulos de una inmensa cama cuadrada, alta como un barco, y recubierta de una colcha de algodón blanco, festoneada, y las cortinas de cretona ajada temblaban al viento de la mañana, había muebles de cerezo, una coqueta sobre la que se alineaban frascos de plata vieja, con tapones macizos de cristal tallado, y cepillos de concha y de plata sobredorada, y en la ranura del marco de madera del espejo se habían introducido unas cuantas fotografías amarillentas, veías a un niño de cinco años vestido de marinero, eras tú, Ramón Mercader, «tu madre se quedaba aquí por las mañanas», decía tía Adela, «estaba delicada de salud, abría las ventanas para oírte jugar en el parque», y era insoportable, hubieras deseado estar en otro lugar, o bien poder interrumpir la charla conmovida de la vieja solterona, pero estabas fascinado por la imagen de aquel niño de cinco años vestido de marinero, que había jugado en el parque bajo la vigilancia apasionada de una madre de salud frágil, lejana imagen de otra persona que eras tú mismo, indescifrable, «y durante todo este año tu madre se fue apagando», decía tía Adela, «se debilitaba día a día, y por fin, en la noche del 17 de julio de 1936 murió en los brazos de tu padre, y sus últimas palabras fueron para ti, para recomendamos que cuidáramos mucho de ti», y tú te preguntabas, en la náusea de ese recuerdo inaccesible, si era el presentimiento de esa muerte próxima lo que ensombrecía los ojos del niño vestido de marinero, en la fotografía amarillenta de la coqueta, o bien si era la premonición de tu intrusión, veinte años más tarde, en ese universo intacto que tu presencia actual hacía estallar en mil pedazos de cristal cortante, pero la vieja solterona seguía hablando, sin dejar de ir de un lado a otro de la habitación tocando objetos, que levantaba maquinalmente sin verlos antes de volver a dejarlos en su lugar, decía que «estaba escrito, tu nacimiento fue al día siguiente de la proclamación de la República, qué gran alegría, tu padre creyó que era como un presagio, pero el destino no ha querido que las cosas fueran tal como tu padre las había soñado, y tu madre murió el mismo día en que llegaron las primeras noticias de aquella sublevación militar, en Marruecos, y luego, ya ves, tú te fuiste, te has hecho hombre en un país extranjero», y su voz se había quebrado, habías visto lágrimas en sus ojos, sabías que ella hubiese querido en aquel momento hablarte de la muerte de tu padre, que te había contado largamente en una de sus primeras cartas, liberándose así de un largo sufrimiento solitario, de un sombrío horror que a partir de entonces ya seríais dos a soportar, y) se olvida de Brouwer y de esa historia que Moedenhuik había contado, acerca de Brouwer y del encargado de negocios de la República española, se olvida completamente de por qué está ahí, inmóvil, ante la verja cerrada de esa casa del Plein 1813, piensa que en aquel mismo momento Inés está tal vez abriendo las ventanas de la alcoba grande, en la casa de Cabuérniga, o está leyendo un libro, en la galería cubierta, sin dejar, de vigilar con el rabillo del ojo los juegos de Sonsoles, en la terraza de fina arena que se extendía al pie de la casa, (y hasta el segundo día no habías ido al cementerio del pueblo, abandonando a tía Adela, nerviosa y triste, en la casa, y ella te había explicado cómo encontrar las tumbas, pero tú antes te habías paseado por las avenidas, entre las lápidas funerarias, mirando distraídamente los nombres grabados en ellas, antes de dirigirte hacia el lugar en que sabías, según la descripción minuciosa de tía Adela, que ibas a encontrar las dos tumbas, una al lado de la otra, y habías leído en las lápidas, limpias y bien cuidadas, los dos nombres, en la de la izquierda, Sonsoles Avendaño de Mercader, debajo de una cruz, y en la de la derecha, José María Mercader y Bulnes, y también habías leído las fechas, 17 de julio de 1936, en la de la izquierda, 5 de setiembre de 1937, en la de la derecha, en la que no había cruz, ni tampoco las tres iniciales del Requiescat in Pace, solo el nombre y la fecha, porque fue después de la caída de Santander en manos de las tropas italianas de las divisiones Littorio, Llamas Negras y 23 de Marzo, cuando «tu padre volvió a su casa», decía tía Adela, «para esperar los acontecimientos, puesto que de todos modos se había negado a embarcarse en una de las traineras sobrecargadas de refugiados que durante aquellos días habían intentado llegar a Francia, había vuelto a su casa, a pie, andando de noche a través de un territorio ya ocupado por las tropas italianas y las brigadas navarras de Solchaga, había llegado aquí, al amanecer, y se había encerrado en su cuarto, el cuarto donde tu madre había muerto, durante dos días había estado ordenando papeles, cartas antiguas, fotografías, y al atardecer del 5 de setiembre se presentaron dos coches, a toda velocidad, en la avenida de los castaños, dos coches cargados de hombres jóvenes, algunos eran aún adolescentes, que reían brutalmente, hombres armados, que llevaban la camisa azul de la Falange, con el yugo y las cinco flechas bordadas en rojo, en el lado del corazón, y tu padre había ido a su encuentro, en la escalera de su casa», pero la vieja solterona tampoco esta vez había podido terminar su relato, cuya continuación sin embargo tú ya conocías, pues te había escrito una larga carta tres meses después de tu regreso, sabías que aquellos hombres, en el alborozo de su fuerza, del sentimiento de impunidad que les daba la victoria, pero también de la convicción de no ser más que los instrumentos de una justicia implacable, alimentada por más de un siglo de sangre, esos hombres habían arrastrado a José María Mercader hasta los coches, que habían arrancado de nuevo rápida y violentamente, en medio de los gritos y del ruido agudo de las bocinas, hacia el recinto del viejo cementerio, y, como la tarde ya había caído, habían encendido los faros de los automóviles, y a la luz de los faros, de espaldas a la tapia —según un testigo, años más tarde, se había atrevido a referir a Adela Mercader— tu padre había levantado el puño haciendo el saludo del Frente Popular, él, cristiano, él, burgués, que había elegido el bando de los pobres en esa guerra entre los pobres y los ricos, había levantado, pues, el puño, gritado algo que el estampido de la descarga había hecho inaudible, levantado el puño para no estar solo en aquel último momento, para volver a encontrar, aunque solo fuera durante una fracción de segundo, en el momento de morir, esa cólera y esa alegría, esa fuerza y esa esperanza, en el saludo de los pobres que iban a morir a centenares, a millares, en el curso de estos años, como morían desde hacía un siglo, levantado el puño a la luz de los faros, gritando algo, para no estar solo, para arraigarse definitivamente en ese ejército de cadáveres invencibles, ese sordo ejército de obreros y de campesinos que iban a morir, levantado el puño, él, el abogado católico, para estar entre los suyos, con los suyos, en el momento de morir, con los que quemaban las iglesias, rabiosamente, desesperadamente, jubilosamente, levantado el puño a la luz de los faros, entre los insultos, tal vez, o los sarcasmos, de los jóvenes de su clase, de su mundo, pero él había elegido morir con otra clase, con otro mundo, con ese sombrío, inmenso ejército de cadáveres que poblaría de gritos y de sangre, de puños levantados, las noches de esta España, durante un decenio más, y tú mirabas ahora las dos lápidas, una al lado de la otra, juntas en el verdor herboso del gran sueño, las mirabas a la luz de setiembre, de nuevo veías ese nombre femenino, SONSOLES, y) Inés, en aquel preciso instante;
Voyant qu’il ne sortait plus rien, il déchira un pan de sa chemise, le plaça entre le métal et le burin puis, armé d’un maillet, il cogna dangereusement sur l’outil, faisant voltiger des éclats de métal.
Al ver que no se desconchaba, se arrancó un trozo de la camisa, lo colocó entre el metal y el escoplo y después se puso a golpear -operación muy peligrosa-con un mazo y a arrancar fragmentos.
Sauf que ce n’était pas un terrain mais de l’eau, et elle fut prise d’un accès de panique qui la jeta dans la direction de la plage avant qu’une espèce de sous-marin armé de dents ne lui arrache une jambe. Lisey réprima sa terreur.
Sólo que no era tierra, sino agua, y Lisey estuvo a punto de ceder al impulso de regresar corriendo a la orilla antes de que algún submarino asesino con dientes le arrancara una pierna. Intentó combatir el pánico.
Armés désormais de leurs propres chevaux et chars, endurcis par les sauvages étendues africaines qui en avaient fait de solides guerriers, ils avaient déferlé depuis les cataractes du grand fleuve pour affronter une nouvelle fois l’envahisseur. Ils avaient fini par en triompher et par lui arracher la double couronne de Haute et Basse Égypte.
Armados con sus propios carros y caballos, los guerreros egipcios forjados en la selva africana habían irrumpido a través de las cataratas del gran río para dar batalla al invasor hic­so, derrotarlo y arrancar de sus garras la doble corona del Al­to y el Bajo Egipto.
Les cangaceiros*, dix ou vingt hommes armés de tous les outils capables de couper, piquer, trouer, arracher, voyaient l’homme maigre à l’habit mauve passer au milieu d’eux, une seconde, avec son indifférence habituelle, son regard glacé et obsédant, et continuer de faire ce qu’il faisait toujours : prier, méditer, marcher, conseiller.
Los cangaceiros, diez, veinte hombres armados con todos los instrumentos capaces de cortar, punzar, perforar, arrancar, veían al hombre flaco de hábito morado, que paseaba por ellos un segundo, con su acostumbrada indiferencia, sus ojos helados y obsesivos, y proseguía haciendo las cosas que solía hacer: orar, meditar, andar, aconsejar.
En groupes de trois quatre garçons, armés de bâtons humides et de ceintures d’écorce, nous explorions dans toutes les directions le monde de transparence et de pourrissement, nous interpellant quand on trouvait un grand mille-pattes agitant ses piques en l’air sur un reste de souche, un arum avec ses billes rouges et vertes sur sa tige phallique – signe que cette année-là les tomates et les poivrons donneraient beaucoup –, une demi-lune d’amadouvier, ondulée, d’un jaune bilieux, que nous nous efforcions de casser avec les doigts.
En grupos de tres o cuatro chicos, armados de palos húmedos y cinturones de corteza, explorábamos en todas direcciones aquel mundo de transparencias y podredumbre, llamándonos unos a otros para contemplar un gran miriópodo que agitaba las pinzas sobre el tocón de un árbol, un aro con sus bolas rojas y verdes sobre un tallo fálico —indicio de que sería un buen año para los tomates y los pimientos—, alguna medialuna de yesca, ondulada, amarilla-verdosa como la hiel, que nos afanábamos por arrancar con los dedos.
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