Traduction de "c'est levé" à espagnol
Exemples de traduction
Il a levé les yeux, les a baissés, les a levés à nouveau.
Ha mirado hacia arriba, luego al suelo, y otra vez mira arriba.
Mais ils n’avaient pas levé la tête.
Pero ni siquiera estaban mirando hacia arriba.
Il n’a pas levé la tête.
No miró hacia arriba.
Boucliers levés, les gars. 
Arriba los escudos, chicos.
Et puis j’ai levé les yeux.
Entonces miré hacia arriba.
— Que fait-il avec ses bras levés ?
—¿Qué está haciendo así, con las patas para arriba?
Pouce levé, la grâce.
Pulgar hacia arriba, vive.
J’ai levé la tête pour lui dire :
Colgado, dije hacia arriba:
Et la femme conserve les yeux levés.
Y la mujer mira hacia arriba.
Elle avait les yeux levés vers l’inconnue.
Miraba hacia arriba, a la mujer desconocida.
Salvatore a levé la main. - C'est à Michele de l'avoir.
También Salvatore levantó el brazo. —Le toca a Michele.
Par chance, il reste l’un des deux derniers, s’arrange avec l’autre et sort de la grotte les bras levés, en criant qu’il se rend.
Por casualidad, a él le toca ser uno de los dos últimos, negocia con el otro y sale de la gruta con los brazos en alto, gritando que se rinde.
Un peu grâce à toi, car les semaines que tu as passées ici et ta fuite déguisée ont été pour elle un coup dur : le prince s’évadait sans avoir affronté le dragon, et le pont était toujours levé.
Algo de mérito te toca, porque las semanas que pasaste acá y tu huida disfrazada de otra cosa, fueron para ella un duro golpe: el príncipe escapaba sin haberse enfrentado al dragón, y el puente seguía sin bajar.
Tire ! » Mais, tenant toujours les revolvers levés, Jenna secoua la tête comme le jour où Roland lui avait demandé d’ôter sa guimpe pour voir ses cheveux.
¡Dispárale!’ En vez de eso, y aún sosteniendo las pistolas enfundadas, Jenna negó con la cabeza como lo hiciera el día en que Roland la había persuadido de quitarse la toca para poder ver su cabello.
Et, comme lors d’un tir parfait au football, lorsque vous sentez au moment même où votre pied touche le ballon, vous sentez que celui-là… celui-là va droit dans les buts ; de la même manière, Tommy sentit, dans son bras levé, que…
Como en un penalti perfecto en el fútbol, cuando uno nota en el mismo instante en que el pie toca el balón que esto… esto va a dar justo en la escuadra, de esa forma sintió Tommy cuando aún se hallaba a medio camino del lanzamiento que… ¡Sí!
Je sais ce qui m’attend – il faudrait être idiote pour l’ignorer – et je fourre les mains dans les poches de mon pantalon de treillis en revoyant la silhouette de Jaime se découper derrière les doubles rideaux lorsque j’ai levé le visage vers la fenêtre de sa chambre pour la dernière fois.
Yo sé lo que me toca, solo un tonto no lo sabría y meto las manos en los bolsillos de mis pantalones cargo mientras me imagino la silueta de Jaime pasando por detrás de las cortinas echadas en esta sala casi de madrugada.
J’étais dans ma chambre, chez Hervé, tard dans la nuit, maison finalement endormie, assis à cette espèce de petite table échiquier, occupé à écrire le récit pathétique de la danse, quand la porte s’est ouverte, dans mon dos, si doucement que je l’ai juste entendue se refermer, ce qui m’a fait me retourner, et je l’ai vue, dans sa chemise de nuit, un organdi blanc ou un tissu de ce genre, qui laissait une épaule nue à la façon des tuniques grecques, une fine bretelle nouée sur l’autre épaule, un petit nœud dont les boucles semblaient des ailes de papillon, elle n’a pas dit un mot, elle ne souriait pas, elle posait sur moi un regard lourd, j’étais tout à fait incapable de parler moi-même, les épaules rondes, les bras longs, pâles et fuselés, les mains pendant le long des cuisses, les pieds nus, le souffle court, les seins hauts et pleins, la chemise de nuit suspendue à leurs pointes, tombant droit, ce qui crée un vide entre la nudité et le tissu, mes yeux ont cherché le dessin de ses hanches, son ventre, ses cuisses, la forme générale de son corps, mais la petite lampe à côté de moi n’était pas source de transparence, il aurait fallu qu’elle fût derrière elle pour dessiner sa silhouette, je n’ai d’abord pensé qu’à cela, la mauvaise position de la lampe qui rendait mate cette promesse de transparence, c’eût été différent si la lampe avait été placée derrière elle, nous étions tous les deux immobiles, je ne m’étais même pas levé, je n’ai pas fait le moindre geste vers elle, qui restait debout, la porte refermée dans son dos, et moi assis, tourné aux trois quarts, une main restée sur la table, qui referme le cahier en tâtonnant, l’encre va sécher sur la plume de mon stylo me suis-je dit, j’ai pensé à cela oui, que je ne pouvais tout de même pas refermer ce stylo tout en cherchant à deviner la silhouette de Violaine sous le tissu opaque, dont la blancheur m’éblouissait à présent, alors, j’ai vu son bras gauche remonter le long de sa poitrine, ses doigts se déplier en arrivant au niveau de son épaule, son pouce et son index saisir l’extrémité de la petite bretelle, qu’elle a tirée doucement, défaisant ainsi le nœud, et la chemise est tombée à ses pieds, de tout le poids du tissu, dévoilant son corps nu, et je ne pense pas que je verrai jamais plus joli corps de femme, livré soudain dans la lumière dorée de cette lampe, mon Dieu quelle beauté, quelle beauté me suis-je répété, si la lumière s’était éteinte pour toujours je serais mort avec le souvenir de cette beauté, je crois bien avoir failli crier, sans pourtant me lever, absolument paralysé par la surprise et le ravissement, quelle beauté, quelle perfection, et je crois avoir éprouvé un sentiment de gratitude, personne jamais ne m’avait fait pareil cadeau, j’ai pensé cela aussi, mais sans bouger d’un pouce, c’est elle qui a bougé, elle est allée s’allonger sur le lit, elle ne m’a pas fait signe de venir, elle ne m’a pas tendu les bras, elle n’a pas parlé, elle n’a pas souri, elle attendait que je vienne, ce que j’ai fait, finalement, venir à elle, et je me suis tenu debout à son chevet, je ne pouvais pas la quitter des yeux, il faut que tu te déshabilles me suis-je dit, c’est ton tour, ce que j’ai fait, maladroitement, discrètement, sans aucune générosité, en lui tournant le dos, en m’asseyant sur le bord du lit, en me cachant plus qu’en me livrant, et quand ce fut fait je me suis glissé à côté d’elle, et rien ne s’est passé, je ne l’ai ni caressée ni embrassée parce que en moi quelque chose était mort, ou ne voulait pas naître ce qui revient absolument au même, parce que mon cœur envoyait mon sang partout sauf là où il était attendu, mon sang incendier mes joues, gicler sur les parois de mon crâne, cogner affolé à mes tempes, mais pas une goutte entre mes jambes, rien entre mes jambes, je ne me disais même pas tu ne bandes pas, je ne sentais rien entre mes jambes, je ne songeais qu’à cela, cette inexistence entre mes jambes, il faut dire qu’elle ne m’a pas aidé, pas un mot elle non plus, pas un mouvement, jusqu’à ce qu’elle se lève, soudainement, et que j’entende la porte se refermer derrière elle.
Estaba yo en mi habitación, en casa de Hervé, era ya muy tarde, la casa dormía por fin, sentado a esa especie de mesita-tablero, atareado escribiendo el patético relato del baile, cuando la puerta se abrió, a mi espalda, tan suavemente que apenas la oí cerrarse, lo que hizo que me volviese, y la vi, con su camisón, de organdí blanco o una tela de ese tipo, que dejaba un hombro desnudo al modo de las túnicas griegas, un fino tirante anudado en el otro hombro, un nudito cuyos lazos parecían alas de mariposa, no dijo ni una palabra, no sonreía, posaba en mí una mirada intensa, yo mismo era del todo incapaz de hablar, los hombros redondos, los brazos largos, pálidos y torneados, las manos colgando a lo largo de los muslos, los pies desnudos, la respiración rápida, los pechos erguidos y llenos, el camisón suspendido de sus pezones, cayendo recto, lo que crea un vacío entre la desnudez y el tejido, mis ojos buscaron el dibujo de sus caderas, su vientre, sus muslos, la forma general de su cuerpo, pero la lamparita junto a mí no era fuente de transparencia, habría debido de estar detrás de ella para dibujar su silueta, primero solo pensé en eso, en la mala posición de la lámpara que volvía opaca aquella promesa de transparencia, la cosa habría sido distinta si la lámpara hubiera estado detrás de ella, ambos permanecíamos inmóviles, yo ni siquiera me había levantado, no hice el menor gesto hacia ella, que permanecía de pie, con la puerta cerrada a sus espaldas, y yo sentado, vuelto de tres cuartos, con una mano que permanecía sobre la mesa, que cierra el cuaderno tanteando, la tinta va a secarse en la pluma de mi estilográfica, me dije, pensé en eso, sí, que a fin de cuentas no podía cerrar esa estilográfica mientras intentaba adivinar la silueta de Violaine bajo la tela opaca, cuya blancura me deslumbraba, y vi su brazo izquierdo subiendo a lo largo de su pecho, sus dedos desplegándose cuando llegaron a la altura de su hombro, su pulgar y su índice tomando el extremo de la pequeña cinta, tirando suavemente de ella, deshaciendo así el lazo, y el camisón cayó a sus pies, con todo el peso del tejido, desvelando su cuerpo desnudo, y no creo que vea nunca jamás un cuerpo de mujer más bonito, ofrecido de pronto en la luz dorada de aquella lámpara, Dios mío, qué belleza, qué belleza, me repetí, si la luz se hubiera apagado para siempre habría muerto con el recuerdo de esa belleza, creo que estuve a punto de gritar, sin levantarme no obstante, absolutamente paralizado por la sorpresa y el arrobo, qué belleza, qué perfección, y creo haber experimentado un sentimiento de gratitud, nadie nunca me había hecho semejante regalo, pensé en eso también, pero sin moverme ni un ápice, fue ella la que se movió, fue a tumbarse en la cama, no me hizo una señal para que me acercara, no tendió los brazos hacia mí, no habló, no sonrió, esperaba que yo me acercase, y lo hice, por fin, fui hacia ella, y me mantuve de pie a su cabecera, no podía apartar los ojos de ella, tienes que desnudarte, me dije, te toca a ti, y lo hice, torpe, discretamente, sin generosidad alguna, volviéndole la espalda, sentándome al borde de la cama, ocultándome más que ofreciéndome, y cuando estuvo hecho me deslicé a su lado, y nada ocurrió, no la acaricié ni la besé porque algo había muerto en mí, o no quería nacer, lo que suponía absolutamente lo mismo, porque mi corazón mandaba mi sangre a todas partes salvo donde la esperaban, la sangre incendiaba mis mejillas, salpicaba las paredes de mi cráneo, golpeaba enloquecida mis sienes, pero ni una sola gota entre las piernas, nada entre las piernas, yo me decía incluso no te empalmas, no sentía nada entre las piernas, solo pensaba en eso, en esa inexistencia entre mis piernas. Debo decir que ella no contribuyó, ni una palabra tampoco, ni un movimiento, hasta que se levanta de pronto y oigo la puerta que se cierra tras ella.
… Oublions que le temps existe et ne comptons pas les jours de la vie, il ne faut pas le faire quand on a été assez sot pour ne pas les compter avant, Mavri, c’est comme si j’avais rêvé et qu’à présent tu me réveilles et me demandes où j’étais, si j’étais moi, si j’étais le même et pourquoi ?… mais il n’y a pas de pourquoi, les choses avancent pour leur propre compte, sans pourquoi, même si la responsabilité commence dans les rêves, l’ancien dicton a raison, parle-moi de ton enfance, Mavri, et puis de tes camarades, de ceux qui ne se sont pas réveillés comme moi et ont maintenant leurs tombes inconnues dans les montagnes, ils appartiennent au peuple des rêves, je ne sais pas leur parler… je voudrais que tu me joues le même air que cette nuit-là, mais ici il n’y a pas de piano et te le demander me fait honte, pourtant je l’entends jouer dans les cyprès, allons au cap Sounion, je veux voir la mer Égée depuis le temple de Poséidon, tes camarades n’ont plus de cils, ils ont des orbites vides, ils sont étendus au milieu des broussailles et nourrissent les racines des châtaigniers, ils m’ont longuement appelé et je ne les entendais pas, Mavri, nous nous appartenions sans le savoir, ces pierres sont les miennes, je l’ai compris grâce à eux, les pierres enseignent beaucoup de choses, peut-être un jour viendras-tu avec moi, mais pour le moment oblige-moi à rester, emmène-moi en Crète, je veux voir la maison où tu es née, tu ne peux pas la laisser abandonnée, ce serait comme si ton père et ta mère étaient morts deux fois, j’ouvrirai moi-même la porte, tu entreras avec moi, à force de l’imaginer je la connais comme si j’y avais vécu, la clé est suspendue à un clou sous le porche derrière une branche de laurier sec, une grosse clé lourde, la serrure soulève la targette en bois de l’autre côté de la porte, la première pièce est vaste, c’était celle du moulin à huile, les chaises sont en paille, mais à côté de la fenêtre il y a un siège en pierre recouvert de coussins aux étoffes crétoises, et au milieu de la pièce se trouve la table où vous mangiez, une énorme pierre ronde qui autrefois, posée sur une autre pierre, broyait les olives… ce sera notre atelier, nous y dessinerons le monde que nous voudrions, et nos livres nous les ferons sur cette pierre… Mavri, je ne veux pas passer ma vie dans les amphis d’une université ou mes nuits dans un observatoire à fouiller le ciel, car franchement, le monde dans l’état où nous l’avons réduit ne nous suffit-il pas ?, je sais que tu devras souvent me laisser seul, mais quand tu rentreras de tes concerts tu me trouveras là, à cette pierre… J’entends un piano mécanique, tu l’entends toi aussi ?… je te parle à toi, l’écrivain… excuse-moi, j’étais en train de rêver et un piano mécanique m’a réveillé, mais peut-être rêvais-je aussi du piano mécanique et maintenant ça continue hors du rêve, c’est une valse, tu l’entends ?… Ne me dis pas que c’est une hallucination sonore, sois compréhensif, c’est une valse en la majeur, au loin, pourtant on l’entend bien si on le veut… mais ce n’est pas un piano mécanique, c’est un orgue de Barbarie, comme ceux que les tziganes avaient autrefois dans les foires quand j’étais enfant… Pour les feux de la Saint-Jean sur la place San Nicolò un tzigane jouait d’un petit orgue de Barbarie, il tournait la manivelle et les gens se mettaient à danser… Ces vieilles histoires n’intéressent plus personne, mais bénie soit la pauvre ritournelle qui arrive du passé pour ramener les jours morts… cette pendule insomniaque sur la commode a toujours les yeux ouverts, même la nuit elle ne les ferme pas, elle espionne chaque instant, elle fait comme l’araignée avec les mouches, et l’univers est là, autre chose que les galaxies et les années-lumière, une seconde après l’autre, tic tac, et l’heure est déjà terminée… le tzigane repart pour une autre foire, mais il joue toujours la même musique, y a-t-il un autre couple qui veuille danser ?… ces deux-là je les connais, elle a des souliers blancs et une jupe bleue à plis, lui il a laissé sa veste sur le dossier d’une chaise et s’est mis en bras de chemise, fais-la danser, jeune homme, fais-la rire, tu ne vois pas comme ses yeux scintillent, les lumières de la place se reflètent dedans, ce sont de petites lanternes de papier illuminées, c’est à présent le tour du joueur de buzuki, un petit vieux qui comprend les amoureux, il en a tant vu danser dans sa vie, il a vraiment tout compris le petit vieux, il s’est mis à jouer Thaxanarthis… bien sûr que tu reviendras, dit la femme, tu es déjà revenu, et elle rit, elle lui entoure le cou d’une main et l’attire à elle, les gens applaudissent, ils ont formé un cercle autour d’eux, elle lui passe une main dans les cheveux puis l’embrasse, d’autres musiciens sont arrivés, il y a de l’animation, tout le monde se met à danser, un vieil homme danse seul, ses bras sont levés comme s’il attrapait l’air et il fait seulement danser ses jambes enfilées dans des bottes de cuir, ils sont demeurés immobiles au milieu de la foule qui danse, on dirait une statue avec deux corps que le sculpteur a extraite d’une seule pierre, ils gardent les yeux fermés, front contre front comme s’ils s’échangeaient ce qu’ils pensent, ils pensent à la même chose, que le bateau pour la Crète part demain matin à sept heures et le Pirée est en fête, à quoi bon rentrer dormir en ville… Je connais une pension sur le port, dit Daphné, quand mon grand-père venait étudier à Athènes il logeait là, à présent elle appartient à Stratis, quelqu’un de mon village, j’aimerais aller lui dire bonjour, il m’a connue enfant, je crois qu’il serait content de me voir arriver avec toi, Tristano.
… Olvidamos que el tiempo existe y no contamos los días de la vida, no hay que hacerlo cuando hemos sido tan necios de no contarlos antes, Mavri, es como sí yo hubiera estado soñando y ahora me despertara y me preguntase dónde estoy, si soy yo, si soy el mismo y por qué… pero no hay porqués, las cosas van por su cuenta, sin porqués, aunque la responsabilidad empiece en los sueños, el dicho antiguo tiene razón, háblame de tu infancia, Mavri, y después, de tus compañeros, de quienes no se despertaron como yo y ahora tienen tumbas desconocidas en los montes, pertenecen al pueblo de los sueños, no sé hablar con ellos… quisiera que tú me tocaras la misma melodía de aquella noche, pero aquí no hay piano y me da vergüenza pedírtelo, sin embargo la oigo sonar en los cipreses, vamos a Cabo Sunio, quiero ver el Egeo desde el templo de Poseidón, tus compañeros ya no tienen pestañas, tienen las órbitas vacías, están tendidos entre los matorrales y alimentan las raíces de los castaños, han estado llamándome mucho tiempo y yo no los oía, Mavri, nosotros nos pertenecíamos sin saberlo, estas son mis piedras, gracias a ellas he comprendido, las piedras enseñan muchas cosas, tal vez un día vengas conmigo, pero ahora deja que me quede, llévame a Creta, quiero ver la casa donde naciste, no puedes dejarla abandonada, sería como si tu padre y tu madre hubieran muerto dos veces, seré yo quien vuelva a abrir esa puerta, entrarás conmigo, a fuerza de imaginármela la conozco como si hubiera vivido en ella, la llave está colgada de un clavo bajo el porche detrás de una rama de laurel seco, es una llave gruesa y pesada, la cerradura levanta el pestillo de madera al otro lado de la puerta, la primera habitación es amplia, era el molino del aceite, las sillas son de paja, pero cerca de la ventana hay un asiento de piedra cubierto con cojines forrados de telas cretenses, y en medio de la habitación la mesa donde comíais, una enorme piedra redonda que en otros tiempos molía las aceitunas, apoyada sobre otra piedra… será nuestro taller, allí diseñaremos el mundo que queremos, los libros los haremos sobre esa piedra… Mavri, yo no quiero pasarme la vida en las aulas de una universidad o mis noches en el observatorio rebuscando en los cielos, ¿para qué?, ¿para descubrir otros mundos?, ¿no nos basta con este y cómo lo hemos dejado?… ya sé que a menudo tendrás que dejarme solo, pero cuando vuelvas de tus conciertos me encontrarás sentado allí, ante esa piedra… Oigo una pianola, ¿la oyes tú también?… te digo a ti, escritor… discúlpame, estaba soñando y me ha despertado una pianola, aunque tal vez estuviera soñando con la pianola también y ahora sigue fuera del sueño, es un vals, ¿lo oyes?… No me digas que es una alucinación sonora, sé comprensivo, es un vals en la mayor, lejano, pero se oye perfectamente si uno quiere oírlo… pero si no es una pianola, es un organillo, como los que en otros tiempos tocaban los gitanos en las ferias cuando yo era niño… Para los fuegos de San Juan en la piazza San Nicoló un gitano tocaba un organillo, giraba la manivela y la gente se ponía a bailar… Estas viejas historias ya no le interesan a nadie, pero alabado sea el estribillo pobre que viene del pasado para devolvernos los días muertos… ese péndulo insomne encima de la cómoda está siempre con los ojos muy abiertos, no los cierra ni siquiera de noche, espía todo instante, igual que la araña con las moscas, y el universo está ahí, déjate de galaxias y de años luz, un segundo tras otro, tic-tac, y la hora ha acabado ya… el gitano parte hacia otra feria, pero toca siempre la misma música, ¿hay alguna otra pareja que quiera bailar?… a esos dos los conozco, ella lleva unos zapatos blancos y una falda tableada azul, él ha dejado la chaqueta sobre el respaldo de una silla y se ha remangado la camisa, sácala a bailar… hombre, haz que se ría, no ves cómo le centellean los ojos, en su interior se agitan las luces de la plaza, son farolillos de papel iluminados, ahora ha llegado un tocador de buzuki, es un viejecillo que comprende a los enamorados, ha visto bailar a tantos en su vida, lo ha comprendido absolutamente todo el viejecillo, se ha puesto a tocar Thaxanarthis… claro que volverás, dice la mujer, ya has vuelto, y ríe, le rodea el cuello con una mano y lo atrae hacia ella, la gente aplaude, han formado un círculo a su alrededor, ella le pasa una mano por el pelo y lo besa después, han llegado otros músicos, hay mucha animación, todos empiezan a bailar, un hombre anciano baila solo, tiene los brazos levantados como si aferrara el aire y solamente deja que bailen las piernas metidas en las botas de cuero, ellos se han quedado inmóviles en medio de la multitud que baila, parecen una estatua con dos cuerpos que el escultor ha extraído de una única piedra, tienen los ojos cerrados, la frente apoyada en la frente como si se estuvieran intercambiando lo que piensan, piensan lo mismo, que el barco para Creta zarpa mañana a las siete y el Pireo está de fiesta, para qué regresar a dormir a la ciudad… Conozco una pensión en el puerto, dice Daphne, cuando mi abuelo venía a estudiar a Atenas, se alojaba allí, ahora es de Stratis, uno de mi pueblo, me gustaría ir a saludarlo, me conoce desde niña, creo que se sentirá contento de verme llegar contigo, Tristano.
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