Translation for "avner" to spanish
Avner
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venir
Pourquoi ne pas le lui louer, ce canapé, il viendrait y dormir de temps en temps, ne sont-ils pas voisins même si elle ne le sait pas, évidemment qu’elle ne le sait pas et d’ailleurs elle s’en fiche, mais pourquoi s’en fiche-t-elle, il est presque indigné de cette constatation, trouve-t-elle normal que des inconnus s’intéressent à sa triste histoire, pourquoi ne prend-elle pas la peine de le remercier ne serait-ce que par un semblant de réciprocité, il se verse un verre d’eau, excusez mon impolitesse, dit-il, je m’endors sur votre canapé alors que je ne me suis même pas présenté, je m’appelle Avner Horowitch.
No estaría mal pedirle que le alquile su sofá para poder venir a dormir aquí a cada rato, está cerca, son vecinos pese a que ella lo ignora, por supuesto que lo ignora y además no le interesa saberlo, de repente piensa en esto casi indignado, acaso es para ella algo tan sobreentendido el que personas por completo extrañas se interesen por su historia deprimente que ni siquiera se molesta en simular un interés recíproco. Se sirve un vaso de agua, disculpa mi falta de cortesía, me desvanezco en tu sofá y ni siquiera te he dicho mi nombre, me llamo Abner Horowitz.
Non, en fait, je reviendrai une autre fois, marmonne-t-il, je ne suis pas assez proche pour m’imposer chez eux dès le lendemain, ce n’est pas le lendemain, rétorque-t-elle aussitôt, on a simplement dû repousser l’enterrement jusqu’à hier, le temps de retrouver le fils en Amérique du Sud, mais alors quand est-il décédé ? s’enquiert Avner, incapable de masquer sa surprise. Il y a exactement une semaine, qu’est-ce que vous êtes mal renseignés, à la fac ! C’est moi, j’étais à l’étranger, je viens de rentrer, aujourd’hui, se hâte-t-il de préciser tout en faisant une rapide reconstitution, c’était mardi dernier qu’il les avait vus, son inconnu avait donc rendu l’âme ce jour-là, sauf s’il s’agissait de quelqu’un d’autre qui avait la même voiture.
No, ya vendré alguna otra vez, murmura, no me siento tan cercano como para venir a verlos el primer día, ella le contesta, no es el primer día, el entierro se pospuso porque les llevó un tiempo localizar al hijo, estaba en Sudamérica, Abner es incapaz de ocultar su asombro, ¿de verdad?, ¿cuándo falleció entonces?, hace exactamente una semana, dice ella, el lunes de la semana pasada, vosotros allí en la facultad estáis en otro planeta. No, es que acabo de regresar del extranjero, no estuve en el país, improvisa en tanto trata de calcular, sí, fue el lunes pasado cuando los vio, ¿acaso falleció ese mismo día o se trata de otra persona totalmente distinta?
Je ne savais pas qu’un tel mélange était possible, s’étonne-t-il, qui sait ce que je vais encore découvrir ici, et la nuit, entre les draps et sous le grand duvet de Talya, elle a laissé tellement de choses dans l’appartement, serviettes, ustensiles de cuisine, livres, qu’il reste très peu de place pour ses affaires à lui, il se dit qu’entre ces murs l’absence de Talya et de Raphaël est pareillement absolue et indiscutable, tandis que leurs affaires sont tout aussi indiscutablement présentes, alors peut-être, qui sait, jouissaient-ils, très loin, de quelque existence commune, exactement celle dont ils avaient rêvé, peut-être étaient-ils partis ensemble en voyage et rentreraient-ils ensemble, Avner n’étant là que dans le rôle du gardien du Temple, pour assurer que la flamme ne s’éteigne pas, ou encore peut-être étaient-ils morts tous les deux, morts ensemble, peut-être que le fossé qui les séparait avait disparu, le laissant, lui, seul survivant capable de témoigner de leur amour, comme l’aurait fait un fils unique, fruit ardemment désiré d’une passion réciproque.
Ni siquiera sabía que existía tal combinación, piensa, quién sabe qué descubriré en los días por venir, al llegar la noche, sobre la almohada de Talia, se cubre con la colcha de dos plazas también de ella, le ha dejado tantos objetos, toallas, utensilios de cocina, libros, apenas queda espacio en la casa para sus propios enseres, Abner piensa que dado que ambos, tanto el muerto como ella, han desaparecido de la casa de manera absoluta e incontrastable, y que al mismo tiempo y también indudablemente están allí los objetos de ambos, es posible que estén conviviendo, juntos, lejos, exactamente como lo habían soñado, tal vez lo que sucedió es que se han ido de viaje y luego regresarán, él ha quedado aquí como el sacerdote de un santuario para cuidar que no se apague la llama, o quizá están muertos, han fallecido al unísono, han superado el doloroso abismo y él está aquí para dar testimonio de ese amor, como si fuera el hijo de ambos, el fruto del deseo y de las esperanzas de ambos.
Sous son crâne il les voit, dans une sorte d’évidence aveuglante, il sait qu’ils entreront dans la voiture avec lenteur et précaution, qu’elle l’allongera sur la banquette arrière, s’installera au volant, lui lancera un sourire encourageant à travers le rétroviseur, il sait qu’elle conduira en évitant les à-coups comme si elle transportait un nourrisson, ils arriveront à la maison, elle l’aidera à atteindre le lit, le lit de leurs ébats et du doux sommeil d’après l’amour, il voit nettement les journées qui suivront comme si agoniser et mourir lui étaient déjà arrivés à lui, Avner, dans une autre vie, il voit clairement ces lourdes heures crépusculaires où il n’y a ni jour ni nuit, hors système solaire, le chagrin de la séparation des âmes, danse sans mouvement, chanson sans voix, du lit étroit où il s’est allongé, il observe sa mère qui gît à côté, sa chaise est vide et à nouveau ses yeux se mouillent mais il n’a plus rien pour les essuyer puisqu’elle est partie avec son mouchoir dans la poche, alors ses larmes glissent sur ses joues et sont absorbées par le drap, pas besoin de les cacher, personne ne l’observe, il reste le regard braqué sur le couloir dans l’espoir de la revoir, peut-être a-t-elle oublié ici un papier quelconque, peut-être viendra-t-elle lui rendre ses larmes et alors il en profitera pour lui extirper un petit renseignement afin de pouvoir suivre leur histoire.
Como una película que transcurriera ante sus ojos, ve con un conocimiento cristalino y cegador cómo se metieron en el coche, cómo ella, lentamente y con cuidado, lo acomodó en el asiento de atrás, cómo se sentó frente al volante para enviarle una animosa sonrisa a través del espejo retrovisor, cómo conduce con suma tranquilidad, como si transportase a un bebé de días, cómo llegaron a la casa, ella lo traslada hasta el lecho nupcial, la cama en la que se amaron por primera vez y en la que transcurrieron todos los buenos sueños que vinieron luego, él contempla los días por venir como si ya hubiera agonizado y muerto en otro pasado, en pesadas horas inciertas, sin días ni noches, como si hubieran sido arrancadas del ciclo diario, contempla el dolor de la despedida de las almas, una danza inmóvil, una canción muda y mientras Abner yace observa a su madre recostada en la camilla contigua, observa su silla vacía, rompe nuevamente en llanto, pero no tiene ya con qué secar sus lágrimas pues su pañuelo de papel está en el bolsillo de la mujer, por lo que las lágrimas caen a ambos lados de sus ojos y la sábana las absorbe, tampoco intenta ocultarlas pues de todos modos nadie lo mira, todo el tiempo espía hacia el pasillo, quizá vuelva a verla, quizá olvidó aquí algún documento, quizá regrese para devolverle sus lágrimas, y entonces pueda atrapar entre sus labios el extremo del hilo con el que podrá seguirla en el laberinto del destino.
Ses phalanges blanchissent autour du téléphone qui retentit à nouveau mais, au lieu de répondre, elle le presse encore davantage contre sa poitrine. Lèvres closes, elle évite de respirer, elle seule sait combien son souffle est dangereux, et son frère Avner compte dix sonneries puis raccroche, laisse un message sur son portable éteint, maman a fait une nouvelle chute, elle est aux urgences, inconsciente, aboie-t-il comme si elle en était responsable, viens dès que tu m’auras entendu.
Sus pulgares empalidecen sobre al aparato telefónico que ahora está sonando nuevamente, pero ella no contesta, lo sujeta cerca de su pecho, sus labios se contraen, no respira, solo ella sabe hasta qué punto es peligrosa su respiración, su hermano Abner deja que el teléfono suene diez veces hasta dejar un mensaje en el móvil apagado, mamá se ha caído otra vez y ha quedado inconsciente, se lo notifica con ira, como si la culpa fuera de ella, está en urgencias en el hospital, ven en cuanto oigas este mensaje.
Ses yeux se mouillent tandis qu’il s’engage par un serment solennel et muet, mais lorsqu’il reporte à nouveau son regard vers elle pour la mettre au courant du pacte scellé à son sujet, il sursaute en la voyant penchée sur son voisin à qui elle chuchote quelque chose à l’oreille, et Avner est malheureusement obligé d’admettre que le miracle de se trouver tous les deux au même endroit et au même moment ne lui garantit rien du tout, il risque de découvrir incessamment que Mme le docteur Talya Franco est venue ici accompagnée de son conjoint, qu’elle n’a besoin ni de lui ni de ses condoléances, et encore moins des pactes ridicules qu’il scelle derrière son dos avec des étrangers et des trépassés, pire encore, avec des étrangers trépassés.
Brotan lágrimas de sus ojos al formular su silencioso juramento, pero al volver su mirada hacia ella para hacerla partícipe del pacto que se ha forjado para su provecho se queda aterrorizado al verla apoyándose por un instante en su vecino de asiento y susurrándole algo al oído, comprende para su pesar que el milagro de hallarse ambos, de nuevo, en el mismo espacio y momento nada garantiza, pues rápidamente puede llegar a advertir que la doctora Talia Franco ha llegado al lugar acompañada por su pareja y quizá no lo necesita a él para nada, ni sus condolencias o los acuerdos ridículos que pacta a espaldas de ella con fallecidos y extraños o, lo que es peor, con extraños que ya han muerto.
relève-t-elle avec un étonnement dubitatif, depuis quand a-t-on besoin d’essuie-glaces en plein été ? Et comment, à ton avis, nettoie-t-on le pare-brise ? réplique-t-il sans se démonter, évidemment, tu ne peux pas le savoir, quand as-tu nettoyé quelque chose pour la dernière fois ? Il s’interrompt car elle lui fait signe de se taire et il aperçoit le visage de Tomer sur le seuil de la cuisine, les joues rouges comme si on l’avait giflé, alors Avner s’approche et caresse les cheveux de son fils, ses doigts se crispent à leur contact poisseux, il essaie de faire bonne figure, bonjour, mon grand, ma voiture est au garage, alors je vais t’accompagner à pied, ça nous donnera le temps de discuter un peu, d’accord ? Exclu, décrète Salomé au moment où le gamin lève vers lui des yeux étonnés, il n’arrivera pas à l’heure si vous y allez à pied, tu aurais dû me prévenir que tu n’avais pas ta bagnole, je l’aurais réveillé plus tôt, va donc habiller Yotam et je les déposerai tous les deux, comme d’habitude.
Él responde, donde el mecánico, tenía un problema con los limpiaparabrisas, ella sospecha, ¿limpiaparabrisas?, ¿para qué los necesitas en verano?, pero él no se amilana, ¿cómo crees que se limpian los cristales?, en realidad, cómo podrías saberlo, no recuerdo cuándo fue la última vez que limpiaste algo, y, cuando ella intenta silenciarlo, él distingue el rostro de Tomer en la entrada de la cocina, sus mejillas sonrosadas como si hubiera recibido una bofetada, se acerca a él para acariciar sus cabellos, sus dedos aborrecen el contacto con esa pelambre grasienta. Buenos días, cielo, lo dice con esfuerzo, el coche está en el taller, de modo que iremos juntos, caminando, así tendremos tiempo para conversar, ¿de acuerdo? Pero cuando el niño lo mira sorprendido ella decreta, es imposible, si van a pie llegará tarde a clase, deberías haberme avisado de que no tienes coche, lo hubiera despertado antes, date prisa en vestir a Yotam y ya los llevaré a los dos, como siempre. No te entiendo, te quejas porque no le dedico tiempo y cuando quiero estar con él me pones pegas, pero ella no permitirá que sea él quien tenga razón, tienes infinitas oportunidades para estar con él, contesta, su agenda no está precisamente repleta de encuentros con amigos, como ya sabes, ¿por qué tendría que ser a costa del horario de clases?, por favor, pasa a buscarlo al mediodía. Al mediodía me resulta imposible, responde Abner con un gruñido, tengo una vista en los juzgados, ella extiende su palma en un ademán, como diciendo es lo que siempre dije, como si el jurado estuviera ante ellos, aunque solo él está allí, el primogénito de ambos, con su vientre flácido y sus hombros caídos.
ser
Ému, Avner lui assure qu’il pourrait vraiment être juge, Tomer, c’est tellement bien que tu sois capable de penser aux deux parties, ben ça, c’est ce que j’ai appris à la maison, réplique le garçon avec un sourire embarrassé, avec toi et maman, il fallait bien penser aux deux parties pour pouvoir continuer à vous aimer tous les deux, Avner se lève et va le serrer dans ses bras, mon fils, mon chéri, il ne trouve pas d’autres mots, embrasse encore et encore son épaisse tignasse d’où montent un mélange d’odeurs familières, l’omelette du dîner, les toasts du matin, les couches de Yotam, le savon liquide parfumé à la mandarine, l’assouplissant pour lessive, une odeur de foyer, pour le meilleur et pour le pire, il est là, le foyer, dans leur étreinte, sans murs ni meubles, mon fils, mon chéri, je suis fier d’être ton père, chuchote-t-il.
Si ella se encontrara con él podría ser algo realmente peligroso, pero si jura no hacerlo le permitiría quedarse, solo entonces bebe un sorbo de su bebida, lenta y sobriamente, Abner le contesta emocionado, en verdad podrías ser juez, Tomri, es tan hermoso que seas capaz de ver ambos lados del conflicto, Tomer sonríe avergonzado, es como he crecido, estoy acostumbrado a las peleas entre mamá y tú, a ver ambos lados para seguir queriéndolos a ambos. Abner se levanta de su asiento y abraza a su hijo, hijo mío, querido hijo, no encuentra otras palabras para decirle, besa una y otra vez sus cabellos pegajosos que emanan olores reconocibles, la tortilla de la cena, las tostadas del desayuno, los pañales de Yotam, el jabón líquido con aroma a mandarina, suavizante para la ropa, la casa, para bien o para mal, el hogar, este es su hogar, este abrazo sin paredes ni muebles, hijo mío, querido mío, estoy orgulloso de ser tu padre, murmura.
Il n’a jamais aimé rester seul avec sa mère, et maintenant c’est pareil, malgré le masque à oxygène qui lui ferme la bouche, malgré les mains posées, immobiles, de part et d’autre du corps, les yeux fermés et l’inconscience dans laquelle elle semble plongée, il a peur d’elle, peur de la voir soudain essayer de le serrer contre sa poitrine ridée ou de l’embrasser de ses lèvres gercées, peur qu’elle éclate en sanglots devant lui, mon Avner, mon fils chéri, comme tu me manques.
Nunca le había gustado quedarse a solas con su madre, incluso ahora, que está oculta detrás de aquella máscara de oxígeno, con sus manos inmóviles junto al cuerpo, los ojos cerrados y semiconsciente, aun así, se siente incómodo en su presencia, no vaya a ser que extienda hacia él sus arrugados brazos en un intento por abrazarlo, que quiera besarlo con esos labios como pasas o que rompiera a llorar delante de él, Abner mío, mi hijo, mi niño, cómo te extraño.
Tu parles de foyer et d’amour, mais maman déraille complètement et papa ne veut pas en entendre parler, il m’a dit que si elle s’entêtait, il quitterait la maison, qu’il la laisserait seule dans sa folie, heureusement que moi, je serai ici avec toi, mamie, comme ça, je ne verrai rien, à ces mots, Hemda voit passer devant ses yeux les jambes squelettiques de sa petite Dina, elle a trois ans, a réussi à sortir Avner de son berceau et elle court en le serrant dans ses bras, elle court comme une possédée en criant, c’est mon bébé, c’est moi, moi, sa maman.
¿De qué amor y de qué hogar hablas si mamá se ha vuelto loca del todo y papá se opone?, se quejó la niña, él me dijo que si eso llegaba a suceder él se iría de casa, la dejaría sola con su locura, por eso quiero estar aquí contigo, abuela, no quiero ser testigo de eso. Hemda ve frente a sí las delgadas piernas de su hija de tres años cuando secuestró a su hermanito de su cuna para echar a correr como una posesa, es mi bebé, yo soy su madre buena. Es verdad que se trata de una medida extrema, dice, pero no me parece una locura, al contrario, es algo que requiere mucha fuerza y esperanza.
Elle se penche sur son portable qui, posé sur la table entre eux, émet un bref couinement, lit le message avec curiosité avant de reprendre tout en gardant les yeux fixés sur l’écran de sorte qu’Avner a l’impression qu’elle lit un texte à haute voix, je déteste la situation des femmes dans ce pays, cet asservissement volontaire qu’elles s’imposent, parce que si elles se sont libérées de leur mari, elles restent sous le joug de leurs enfants, cessent d’être des femmes pour devenir des mères, moi, je ne voulais pas de cela, et ce n’est qu’hier que j’ai compris tout ce que j’avais gagné à ma situation, heureusement qu’il n’a pas quitté sa femme, j’ai reçu le meilleur, notre amour est resté un sanctuaire non profané.
Su teléfono móvil, sobre la mesa, deja oír un breve chirrido, ella lee atentamente el mensaje recibido, odio lo que les ocurre aquí a las mujeres, esa esclavitud compulsiva que se imponen libremente, dice con los ojos aún fijos en la pantalla, por un instante parece como si lo leyera allí, en apariencia se liberan de los maridos, pero se convierten en esclavas de sus hijos, dejan de ser mujeres para transformarse en madres, yo no quería eso, ayer comprendí por fin qué afortunada fui por no haber él abandonado a su esposa, recibí lo mejor de él, el nuestro fue un amor sagrado, no un amor terrenal.
Comme si l’âge avait fondu sur elle dès l’instant où on l’avait privée de l’amour de Raphaël Alon, heureusement qu’il est là, lui, Avner, pour la prendre sous son aile, il la protégera du temps qui passe comme il protège les malheureux justiciables venus le solliciter, tout à coup, il a envie de lui parler d’eux, ou plutôt de s’envoyer quelques fleurs, regrouper tous ses succès et les lui offrir, tous les gens dont il a réussi à prouver l’innocence, les enfants dont il a défendu le droit à l’éducation, les femmes dont il a réussi à éviter l’expulsion, les maisons qui, grâce à lui, n’ont pas été détruites, toutes ses requêtes, ses procès, ses interrogatoires et les plaidoiries qui ont jalonné sa biographie.
Al parecer, a partir del instante en que perdió a su amor, Rafael Alon, se vio expuesta al desgaste del tiempo, pero él la tomará a su cuidado y la protegerá de su acción del mismo modo en que defiende a sus desahuciados, por un instante siente el impulso de hablarle acerca de ellos y en realidad acerca de sí mismo, de vanagloriarse frente a ella, de reunir todas sus victorias pasadas y obsequiárselas: los inocentes a los que liberó, las mujeres a las que rescató de ser desterradas, las casas que impidió demoler, todas sus apelaciones, los juicios, los debates y sus argumentos, todos estos años.
Pourquoi y arriverais-tu ? Comment peut-on réprimer un désir si fondamental, moi, ce qui m’effraie, c’est le prix que tu auras à payer si tu y renonces, dit-il en lui tendant son kleenex usagé, non, je dois y renoncer, je n’ai pas le choix, Amos ne veut pas en entendre parler et je ne pourrai pas adopter toute seule, eh bien dans ce cas, je vais t’aider, je partirai avec toi où il faudra, déclare Avner mais elle secoue la tête, tu n’imagines pas à quel point c’est compliqué, je ne peux pas détruire la famille que j’ai construite à cause de cette idée fixe, je suis obligée de me calmer et de me trouver un autre centre d’intérêt, je vais commencer une thérapie, m’inscrire à un cours de yoga, me porter volontaire dans une association et me sentir utile.
Por supuesto que no lo consigues, dice mientras le extiende su pañuelo de papel usado, ¿cómo pretendes reprimir un deseo tan profundo?, me da miedo pensar cuál sería el precio a pagar por esa represión, pero ella lo interrumpe, tengo que resignarme, no tengo alternativa, Gideon se opone bajo cualquier circunstancia, no puedo hacerlo sola, y él dice, pues yo te ayudaré, iré contigo adonde sea necesario, ella sacude la cabeza, no comprendes hasta qué punto es complicado, no puedo destruir una familia solo por mi obsesión, estoy obligada a superarlo, debo interesarme en otras cosas, iré a terapia, haré yoga, me ofreceré como voluntaria en alguna institución, algo que me haga sentir útil. Ay, Dini, sonríe Abner, qué suerte tienes de no ser abogada, jamás hubieras ganado un juicio, fíjate cómo te incriminas todo el tiempo, guarda silencio un momento y permite que te represente.
Dernièrement, ses activités s’étant réduites, il avait été obligé de se contenter d’une seule stagiaire et était devenu le père célibataire d’une fille unique, au début, la situation lui rappelait les longues années où Tomer, son aîné, était resté son seul enfant, ce n’était qu’après la naissance de Yotam qu’il avait compris à quel point cette période avait été pénible. Au cabinet en revanche, ils s’adaptaient très bien tous les deux à ce cadre réduit, Avner n’avait effectivement pas besoin d’une stagiaire supplémentaire, et cette recrue débordait d’un enthousiasme qui le satisfaisait pleinement, elle faisait preuve d’un sérieux et d’une maturité étonnants, seul ce i qu’elle rajoutait à son prénom le dérangeait parfois, pourquoi Anat se présentait-elle avec cette candeur idiote, Anati, comme une gamine de trois ans, elle qui était si intelligente et comprenait tout avec une telle rapidité, pourquoi avait-elle besoin de cette lettre en trop.
Su actividad se había reducido en los últimos tiempos, por lo que se vio obligado a conformarse con una sola pasante, transformándose así en el padre soltero de una única hija, y esto al principio le hacía recordar cada poco los largos años en los que Tomer, el primogénito, fue su único hijo y solo después de nacer Yotam comprendió qué agotadora había sido esa etapa, sin embargo da la sensación de que ambos se habitúan a este marco reducido y él, en realidad, no necesita otra pasante más, está satisfecho con el entusiasmo que ella demuestra, con su profesionalidad, su madurez, lo único que lo irrita por momentos es la «i» del diminutivo que adoptó para su nombre, con qué inocente crueldad se presenta a sí misma, Anati, como una niña de tres años a pesar de ser tan inteligente, tan perspicaz, qué sentido tiene el que se agregue esa letra innecesaria.
Tous les deux fixent le chien qui a toujours la gueule ouverte et braque ses yeux de perles noires sur le pare-brise, dans un instant, semble-t-il, il va lever toutes les ambiguïtés, Avner frissonne comme si involontairement on portait atteinte à l’honneur du mort, alors il regarde sa montre et lâche, je dois partir, ma femme et mes enfants m’attendent pour dîner.
Ambos clavan sus miradas en el perro, cuyos almendrados ojos negros apuntan al parabrisas y de cuya boca abierta podría creerse que saldrán, ahora mismo, las palabras precisas. Abner siente un escalofrío, como si hubieran mancillado la memoria del muerto sin proponérselo, mira de reojo su reloj y dice al pasar, debo irme, mi esposa y los niños están esperándome para la cena.
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