Translation for "cementerial" to french
Cementerial
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Pues esta batalla, explicó Pedro Orce, ocurrió cuando las comunidades de España se levantaron contra el emperador Carlos Quinto, extranjero, pero no tanto por ser extranjero, que en los siglos de antiguamente lo más común de la vida era que vieran los pueblos cómo les entraba por la puerta un rey hablándoles en otra lengua, el negocio era todo entre casas reales que se jugaban los suyos y otros países, no voy a decir que a los dados o a la baraja, sino por intereses de dinastías, con trucos de alianzas y cosas de casamientos, por eso no vamos a decir que se alzaran las comunidades contra el rey intruso, y tampoco vamos a imaginar que fue la gran guerra de pobres contra ricos, ojalá todas las cosas, éstas y las demás, fueran tan sencillas como explicarlas, el caso es que a los nobles españoles no les gustaba nada, pero nada, que a los extranjeros del emperador les hubiesen sido distribuidos tantos cargos y oficios, y una de las primeras resoluciones de los nuevos señores fue elevar los impuestos, es remedio infalible para costear lujos y aventuras, ahora bien la primera ciudad rebelde fue Toledo, y luego siguieron otras el ejemplo, Toro, Madrid, Ávila, Soria, Burgos, Salamanca, y más y más, pero los motivos de una no eran los motivos de la otra, algunas veces coincidían, claro, pero otras se contradecían, y si era así con las ciudades mucho más lo era con las personas que las habitaban, había caballeros que sólo defendían sus intereses y ambiciones, y por eso cambiaban de campo conforme soplaba el viento y venía el beneficio, pues bien, como siempre acontece, el pueblo estaba metido en esto por sus propias razones pero sobre todo por las ajenas, es así desde que el mundo es mundo, aunque si el pueblo fuese todo uno, estaría bien, pero el pueblo no es todo uno, ésta es una idea que cuesta mucho meterle en la cabeza a la gente, sin hablar de que los pueblos viven generalmente engañados, tantas veces llevaron sus procuradores un voto a cortes y, llegados allí, por soborno o amenaza, votaron los diputados lo contrario de la voluntad de quien los mandó, la maravilla es que a pesar de tanto descontento y contradicción, fueran las comunidades capaces de organizar milicias e ir a la guerra contra el ejército del rey, ni que decir tiene que hubo batallas ganadas y perdidas, aquí en Villalar fue donde se perdió la última, y por qué, lo de siempre, errores, incompetencias, traiciones, gente que se cansó de esperar la soldada y se marchó, se dio la batalla, unos la ganaron, otros la perdieron, nunca llegó a saberse cuántos comuneros murieron, aquí, por las cuentas modernas no fueron muchos, hay quien dice que dos mil, hay quien jura que no pasaron del millar, y hasta que fueron sólo doscientos, no se sabe, no se sabrá, salvo si a alguien un día se le ocurre remover estas tierras cementeriales y contar los cráneos enterrados, que contar los demás huesos no iba a servir más que para aumentar la confusión, tres de los capitanes de las comunidades fueron juzgados al día siguiente, condenados a muerte y decapitados en la plaza de Villalar, se llamaban Juan de Padilla, toledano, Juan Bravo, segoviano, y Francisco Maldonado, salmantino, ésta fue la batalla de Villalar, que si hubiera sido ganada por quien la perdió podría haber cambiado el destino de España, con una luna como ésta quién puede imaginar lo que habrá sido la noche y el día de la batalla, llovía, los campos estaban inundados, combatían hundidos en el barro, sin duda para las cuentas modernas fue poca la gente que murió, pero a uno le dan ganas de decir que la poca gente muerta en las guerras de antiguamente pesa más en la historia que los centenares de miles y millones del siglo veinte, lo que no cambia es la luna, tanto cubre Villalar como Austerlitz o Maratón, o, O Alcazarquivir, dijo José Anaiço, Qué batalla fue ésa, preguntó María Guavaira, Si también ésa se hubiese ganado en lugar de perdido, no puedo imaginar cómo sería hoy Portugal, respondió José Anaiço, Una vez leí en un libro que vuestro rey Manuel entró en esta guerra, dijo Pedro Orce, En los libros por los que yo enseño no se habla de que los portugueses anduvieran en guerra con España en esa época, No vinieron portugueses de carne y hueso, vinieron cincuenta mil cruzados que vuestro rey prestó al emperador, Ah, bueno, dijo Joaquim Sassa, cincuenta mil cruzados para el ejército real, por eso perdieron las comunidades, los cruzados ganan sIempre.
Eh bien, expliqua Pedro Orce, cette bataille se déroula lorsque les communautés d’Espagne se soulevèrent contre l’empereur Charles Quint, un étranger, pas tant parce qu’il était étranger, en ces temps-là il était tout à fait banal pour les peuples de voir débarquer chez eux un roi qui parlait une autre langue, l’affaire ne concernait que les maisons royales qui jouaient leurs pays, et ceux des autres, ne disons pas aux dés ni aux cartes, mais selon les intérêts de la dynastie, avec leurs trocs d’alliances et leurs trucs de mariages, c’est pourquoi il est faux de dire que les communautés s’étaient soulevées contre le roi intrus, et n’allez pas non plus vous imaginer que ce fut la grande guerre des pauvres contre les riches, qui peut croire que tout cela, et bien d’autres choses encore, est aussi simple qu’on le dit, le fait est que les nobles espagnols n’appréciaient pas du tout, mais alors pas du tout, qu’on distribuât de nombreuses charges aux étrangers qui accompagnaient l’empereur, l’une des premières décisions des nouveaux seigneurs fut d’ailleurs d’augmenter les impôts, remède infaillible pour financer les dépenses et les aventures, ainsi la première ville rebelle fut Tolède et les autres suivirent son exemple, Toro, Madrid, Avila, Soria, Burgos, Salamanque et bien d’autres encore, mais les motivations des uns n’étaient pas les motivations des autres, elles coïncidaient parfois, oui messieurs, mais elles étaient aussi en contradiction, et s’il en allait ainsi avec les villes, c’était encore pire avec les habitants, certains chevaliers défendaient uniquement leurs intérêts et leurs ambitions, c’est la raison pour laquelle, suivant la direction d’où venait le vent et le profit, ils changeaient de camp, et comme, à chaque fois, le peuple se trouvait mêlé à tout ça, il défendait ses propres positions, bien sûr, mais aussi et surtout les raisons des autres, il en va ainsi depuis que le monde est monde, et encore, si le peuple ne faisait qu’un ce serait parfait, mais ce n’est pas le cas, et il est bien difficile de faire entrer cette idée dans la tête des gens, sans parler du fait qu’on le trompe bien souvent ce peuple, combien de fois ses députés, chargés de les représenter au Parlement, une fois arrivés là, subornation ou menace, votent le contraire de ce qu’ont voulu leurs mandants, ce qui est extraordinaire c’est qu’en dépit des divergences et des contradictions, les communautés aient été capables d’organiser des milices et de partir en guerre contre l’armée du roi, inutile de dire qu’il y eut des batailles gagnées et d’autres qui furent perdues, et c’est ici, à Villalar, qu’ils ont perdu la dernière, pourquoi, pour les mêmes raisons que d’habitude, erreurs, incompétence, trahisons, soldats lassés d’attendre leur solde et qui désertent, la bataille a eu lieu, les uns l’ont gagnée, les autres l’ont perdue, on n’a jamais réussi à savoir avec exactitude combien d’habitants de la commune sont morts ici, d’après les calculs modernes ça ne doit pas faire beaucoup, certains ont dit deux mille, d’autres assurent qu’ils ne furent pas plus de mille et même moins de deux cents, on ne sait pas, on ne le saura jamais, à moins qu’un jour quelqu’un ait l’idée de retourner la terre de ce cimetière pour compter les crânes enterrés, car compter les autres os ne pourrait qu’augmenter la confusion, trois des chefs des communautés ont été jugés dès le lendemain, condamnés à mort et décapités sur la place de Villalar, ils se nommaient Juan de Padilla, de Tolède, Juan Bravo, de Ségovie, et Francisco Maldonado, de Salamanque, voilà la bataille de Villalar, qui, si elle avait été gagnée par ceux qui l’ont perdue, aurait changé le destin de l’Espagne, avec un clair de lune comme celui qu’on a maintenant, comment imaginer ce qu’ont dû être la nuit et le jour de la bataille, il pleuvait, les champs étaient inondés, on se battait dans la boue, d’après les calculs modernes il n’est pas mort grand monde, d’accord, mais on a envie de dire que ces quelques morts des guerres d’autrefois ont plus pesé dans l’histoire que les centaines de milliers et les millions de morts du vingtième siècle, seul le clair de lune est resté le même, il éclaire aussi bien Villalar qu’Austerlitz ou Marathon, Ou Alcácer Quibir, dit José Anaiço, Quelle est cette bataille, demanda Maria Guavaira, Si on l’avait gagnée au lieu de la perdre, je n’imagine pas comment serait le Portugal d’aujourd’hui, répondit José Anaiço, J’ai lu dans un livre que votre roi don Manuel a participé à cette guerre, dit Pedro Orce, Dans les manuels dont je me sers, il n’est pas dit qu’à cette époque les Portugais étaient en guerre contre l’Espagne, Ce ne sont pas des Portugais de chair et d’os qui sont venus, mais cinquante mille croisés que votre roi avait prêtés à l’empereur, Ah bon, répliqua Joaquim Sassa, cinquante mille croisés pour l’armée royale, les communautés ne pouvaient que perdre, les croisés sont toujours vainqueurs.
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