Translation for "aguantame" to french
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Por la calle pasa un barullo de latas, ya han dado las once, y es entonces cuando Ricardo Reis se levanta bruscamente, casi violento, Qué estoy haciendo aquí yo, todo el mundo celebrando y divirtiéndose, en sus casas, en las calles, en bailes, en los teatros y en los cines, en los casinos, en los cabarés, al menos voy hasta Rossio a ver el reloj de la estación central, el ojo del tiempo, el cíclope que no tira rocas sino minutos y segundos, tan ásperos y pesados como los pedruscos, y yo tengo que ir aguantando, como aguantamos todos, hasta que el último y todos juntos me revienten con las tablas del barco, pero así no, mirando al reloj, aquí, aquí sentado, inclinado sobre mí mismo, aquí sentado, y, habiendo acabado el soliloquio se puso la gabardina, se caló el sombrero, agarró el paraguas, enérgico, un hombre se convierte en otro cuando toma una decisión. Salvador ya no estaba, habría vuelto a casa, fue Pimenta quien preguntó, Va a salir, doctor, Voy a dar una vuelta, y empezó a bajar la escalera, Pimenta lo siguió hasta el descansillo, Cuando llegue, doctor, toque dos timbrazos, uno corto y otro largo, así sabré quién es, Se quedará despierto, Pasadas las doce me acuesto, pero por mí no se preocupe, puede venir a la hora que quiera, Feliz año nuevo, Pimenta, Un año nuevo muy próspero, doctor, frases tarjeta de navidad, no hablaron más, pero cuando Ricardo Reis llegó al fondo de la escalera recordó que en esos días es costumbre dar un aguinaldo al personal subalterno, cuentan ya con eso, De todas formas, hace sólo tres días que estoy aquí, el paje italiano tiene la lámpara apagada, duerme. La calzada estaba mojada y resbaladiza, los carriles brillaban por la Rua do Alecrim arriba, derechos, quién sabe qué estrella o cometa sostendrán en aquel punto donde en la escuela dicen que se unen las paralelas, en el infinito, muy grande ha de ser el infinito para que tantas cosas, todas, y de todos los tamaños, quepan allá, las líneas rectas paralelas, y las simples, y también las curvas y las líneas cruzadas, los tranvías que por estos raíles suben, y los pasajeros que van en ellos, la luz de los ojos de todos el eco de las palabras, el roce inaudible de los pensamientos, este silbido dirigido a una ventana, Qué, bajas o no, Aún es temprano, dice una voz allá arriba, qué importa si fue de hombre o de mujer, es igual, volveremos a encontrarla en el infinito. Ricardo Reis bajó por el Chiado y la Rua do Carmo, con él bajaba mucha gente, grupos, familias, aunque generalmente fueran hombres solitarios a los que nadie espera en casa o que prefieren el aire libre para asistir al cambio de año, quizá sobre las cabezas, de ellos y nuestras, pase un rayo de luz, una frontera, entonces diríamos que tiempo y espacio son la misma cosa, y había también mujeres que por un momento interrumpían su mísera cacería, hacen un intervalo en su vida, quieren estar presentes para ver si hay proclamación de vida nueva, saber qué parte de ella les corresponde, si es realmente nueva, si es la misma.
Ricardo Reis regarde la table où, deux jours plus tôt, il a aperçu le docteur Sampaio et sa fille Marcenda, et une vague tristesse le gagne, s’ils étaient ici aujourd’hui, ils pourraient discuter, l’occasion s’y prête à merveille, seuls clients en cette nuit de fin et de commencement. Il revoit le geste poignant de la jeune fille saisissant sa main inerte, sa petite main précieuse, pour la poser sur la table, quant à l’autre, saine et agile, elle aide sa sœur, mais elle a sa vie à elle, elle est indépendante, elle ne peut pas toujours l’assister, c’est elle par exemple qui serre les mains au moment des présentations, Marcenda Sampaio, Ricardo Reis, la main droite du médecin, la main droite de la jeune fille de Coimbra, la main gauche de Ricardo Reis pourrait s’approcher et, si elle le voulait, participer à la rencontre, mais sa main gauche à elle continuera de pendre le long du corps, exactement comme si elle n’existait pas. Ricardo Reis sent les larmes lui monter aux yeux, dire que certains médisent encore sur le compte des médecins, les accusant d’être des cœurs secs parce qu’ils ont l’habitude de la maladie et des malheurs, or celui-ci dément l’assertion, sans doute parce qu’il est poète, encore que de l’espèce sceptique, comme on a déjà pu le constater. Ricardo Reis s’est perdu dans ses méditations, certaines d’entre elles particulièrement difficiles à élucider pour ceux qui, comme nous, ne les partagent pas, et Ramon, qui sait parfaitement distinguer les unes des autres, demande, Désirez-vous autre chose, monsieur le docteur, la formule est courtoise, elle signifie pourtant exactement le contraire de ce qu’on entend et sollicite une réponse négative, comme nous nous comprenons toujours parfaitement, les demi-mots suffisent, Ricardo Reis se lève, souhaite une bonne nuit et une heureuse année à Ramon, en passant devant la réception, il répète ses souhaits à l’adresse de Salvador, accentuant à peine le salut et les bons vœux, le sentiment est le même, seule sa manifestation est plus explicite, car enfin, il est le gérant. Fatigué, Ricardo Reis monte lentement l’escalier, semblable au personnage d’une comédie de second ordre, ou à celui d’un de ces dessins où l’on voit la vieille année couverte de rides et de cheveux blancs disparaître, son sablier vide, dans les ténèbres profondes du temps passé, tandis que l’année nouvelle, dodue comme les enfants nourris à la farine lactée, s’approche dans un rayon de lumière, comme si elle nous invitait à une danse des heures, et déclare d’un ton infantile, Je suis l’année mille neuf cent trente-six, venez avec moi, j’apporte le bonheur. Il entre dans sa chambre et s’assied, son lit est ouvert, l’eau de la cruche, celle qui apaise les soifs nocturnes, a été changée, les pantoufles sont sur le tapis, quelqu’un veille sur moi, bon ange, merci. Un tintamarre de fer-blanc monte de la rue, onze heures viennent de sonner, alors, tout à coup, Ricardo Reis se lève, presque violemment, Qu’est-ce que je fais là, alors que tout le monde s’amuse et se divertit, chez soi et partout, dans les rues, les bals, les théâtres, les cinémas, les casinos, les cabarets, je pourrais au moins aller jusqu’au Rossio(20), regarder l’horloge de la gare centrale, l’œil du temps, le cyclope qui ne jette pas de pierres mais des minutes et des secondes, lourdes et tranchantes elles aussi, comme tout le monde, il faudra bien qu’elles m’atteignent moi aussi, jusqu’à ce que la dernière, s’ajoutant aux précédentes, me fasse passer de vie à trépas, mais assis comme ça, à regarder l’horloge, ça non, pas assis comme ça replié sur moi-même, et ce soliloque achevé, il a enfilé sa gabardine, il a mis son chapeau, s’est emparé énergiquement de son parapluie, c’est un autre homme, il a pris une décision.
Aguántame la puerta, Bobby.
Tiens-moi la porte, Bobby.
Aguántame esto mientras lo clavo.
— Tiens-moi cette saleté pendant que je la cloue.
Era un joven afable, grandón, tosco, alegre, paciente; trataba a Ben con una rudeza eficaz, como si de verdad fuera un cachorrillo que necesitara adiestramiento: «No, ahora tienes que sentarte ahí y esperar a que acabe.» «Aguántame estas tijeras, así, muy bien.» «No.
C'était un grand gaillard efflanqué, patient, et d'humeur égale; il traitait Ben avec une familiarité bourrue, comme un petit chien en cours de dressage. "Non, assieds-toi là en attendant que j'aie fini." "Tiens-moi ces ciseaux, là, voilà."
Aguantamos, y aguantaremos un poco más, pero no más de unas horas.
On tient et on devrait encore tenir un peu, mais pas des heures.
Berkley les hizo señales desde el lomo de Maximus en cuanto se acercaron: «Aguantamos bien, salvad a la dotación», así que pasaron como una exhalación y se dirigieron a la costa, donde el castillo soportaba un asalto cerrado por parte de un nutrido cuerpo de lanceros acuclillados y parapetados tras grandes escudos de hierro y cuero de buey.
Berkley leur signala depuis Maximus, en les voyant arriver : « Pouvons tenir, récupérez la compagnie. » Ils les dépassèrent donc en un éclair et filèrent en direction du rivage, où le château était pris d’assaut par des guerriers armés de sagaies, accroupis sous leurs grands boucliers de fer et de peau de bœuf.
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