Translation for "pégamoïde" to spanish
Pégamoïde
  • pegamoide
  • pegamoid
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pegamoide
au bout d’un autre mois il fit constater par huissier que le local était vacant et il jeta les quelques misérables affaires qu’elle contenait : une banquette étroite, à peine assez longue pour servir de lit, une bassine de matière plastique rose, un miroir fêlé, quelques chemises et chaussettes sales, des piles de vieux journaux, un jeu de cinquante-deux cartes, maculées, graisseuses, déchirées, un réveil arrêté à cinq heures et quart, une tige de métal se terminant à un bout par une vis filetée et à l’autre par un clapet à ressort, la reproduction d’un portrait du Quattrocento, un homme au visage à la fois énergique et gras, avec une toute petite cicatrice au-dessus de la lèvre supérieure, une mallette-électrophone gainée de pégamoïd grenat, un radiateur à ailettes, type soufflant, modèle Congo, et quelques dizaines de livres parmi lesquels les Dix-huit leçons sur la Société industrielle, de Raymond Aron, abandonné à la page 112, et le volume VII de la monumentale Histoire de l’Église, de Fliche et Martin, emprunté seize mois plus tôt à la Bibliothèque de l’Institut pédagogique.
al otro mes llamó a un notario para que levantara acta conforme estaba vacío y arrojó los cuatro trastos miserables que contenía: un banquillo estrecho, apenas lo bastante largo para servir de cama, un barreño de plástico rosa, un espejo desportillado, unas cuantas camisas y unos pares de calcetines sucios, pilas de diarios viejos, una baraja de cincuenta y dos cartas, manchadas, sobadas, rotas, un despertador parado en las cinco y cuarto, una varilla de metal acabada por un extremo en un tornillo fileteado y por el otro en una chapaleta de muelle, la reproducción de un retrato del Quattrocento, un hombre de rostro a un tiempo enérgico y obeso, con una minúscula cicatriz sobre el labio superior, un tocadiscos portátil forrado de pegamoide granate, una estufa de aspas, tipo ventilador, modelo Congo, y unas cuantas decenas de libros entre los que estaban las Dieciocho lecciones sobre la Sociedad industrial, de Raymond Aron, abandonado en la página 112, y el tomo VII de la monumental Historia de la Iglesia, de Fliche y Martin, sacado dieciséis meses atrás de la Biblioteca del Instituto Pedagógico.
Cet antre, ce galetas en soupente qui garde à jamais ton odeur, ce lit où tu te glisses seul, cette étagère, ce linoléum, ce plafond dont tu as compté cent, mille fois les fissures, les écailles, les taches, les reliefs, ce lavabo si petit qu’il ressemble à un meuble de poupée, cette bassine, cette fenêtre, ce papier dont tu connais chaque fleur, chaque tige, chaque entrelacs, et dont tu es le seul à pouvoir affirmer que, malgré la perfection presque infaillible des procédés d’impression, ils ne se ressemblent jamais tout à fait, ces journaux que tu as lus et relus, que tu liras et reliras encore, cette glace fêlée qui n’a jamais réfléchi que de ton visage morcelé en trois portions de surfaces inégales, légèrement superposables, que l’habitude te permet presque d’ignorer, oubliant l’ébauche d’un œil frontal, le nez fendu, la bouche perpétuellement tordue, pour ne plus retenir qu’une zébrure en forme de Y comme la marque presque oubliée, presque effacée, d’une blessure ancienne, coup de sabre ou coup de fouet, ces livres rangés, ce radiateur à ailettes, cette mallette-électrophone gainée de pégamoïd grenat : ainsi commence et finit ton royaume, qu’entourent en cercles concentriques, amis ou ennemis, les bruits toujours présents qui te relient seuls au monde : la goutte d’eau qui perle au robinet du poste d’eau sur le palier, les bruits de ton voisin, ses raclements de gorge, les tiroirs qu’il ouvre et ferme, ses quintes de toux, le sifflement de sa bouilloire, les bruits de la rue Saint-Honoré, le murmure incessant de la ville.
Este antro, este cuchitril en altillo que conserva para siempre tu olor, esta cama donde te deslizas solo, esta estantería, este linóleo, este techo cuyas grietas, desconchones, manchas y relieves has contado cien mil veces, este lavabo tan pequeño que parece un mueble de casa de muñecas, este barreño, esta ventana, este empapelado del que conoces cada flor, cada tallo, cada arabesco, y sobre el cual eres el único capaz de afirmar que, a pesar de la perfección casi infalible de los procedimientos de impresión, no son iguales del todo, estos diarios que has leído y releído, que leerás y releerás de nuevo, este espejo resquebrajado que nunca ha reflejado nada más que tu rostro fragmentado en tres porciones de superficies desiguales, ligeramente superponibles, que la costumbre te permite casi ignorar, olvidando el esbozo de un ojo frontal, la nariz partida, la boca perpetuamente torcida, para no retener salvo un arañazo en forma de Y como la marca casi olvidada, casi borrada, de una herida antigua, un sablazo o latigazo, esos libros alineados, ese radiador de aletas, ese tocadiscos de maleta con funda de pegamoide granate: así comienza y termina tu reino, que rodean en círculos concéntricos, amigos o enemigos, los ruidos siempre presentes, único vínculo tuyo con el mundo: la gota de agua que sale del grifo de la toma del descansillo, los ruidos de tu vecino, sus carraspeos, los cajones que abre y cierra, sus ataques de tos, el silbido de su tetera, los ruidos de la rue Saint-Honoré, el murmullo incesante de la ciudad.
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