Translation for "croyions" to spanish
Croyions
Translation examples
Nous le croyions mort. — Venez, mon seigneur, il est là qui vous attend à la porte de la ville. » L’homme porta les deux mains à son cœur, et Auberi crut qu’il allait s’évanouir ;
Lo creíamos muerto. —Venid, mi señor, está y espera en la puerta de la ciudad. El hombre se llevó las dos manos al corazón y Auberi creyó que iba a desvanecerse;
Plusieurs femmes furent scandalisées, plusieurs hommes froncèrent le sourcil, mais à António Mau-Tempo, qui a quelque chose d’un vagabond malgré son uniforme, on pardonnera tout puisqu’il a su remettre le père Agamedes à sa place et qu’il prononce ces autres paroles qui sont comme le vin de la cave de monsieur Lamberto, du moins c’est ce que nous imaginons car nous n’en avons jamais approché nos lèvres, Alors, là-bas, à la caserne, il a été décidé de faire une grève de la faim, de ne pas manger une seule miette de ce qu’on nous mettait sous le nez, comme si nous étions des porcs refusant la bauge dans laquelle on avait versé plus de cochonneries que ce que tolère un cochon, peu nous importe de bouffer un demi-boisseau de terre par an, la terre est aussi propre que nous, mais ça, non et non, et moi, António Mau-Tempo qui vous parle, j’ai été celui qui a eu cette idée et j’en suis très fier, on ne sent une différence qu’après avoir fait ce genre de choses, j’ai parlé aux camarades et ils ont été d’accord, que pouvait-on nous faire de pire sauf nous cracher dessus, et le jour est enfin arrivé, l’heure de la tambouille a sonné et nous nous sommes assis comme si nous allions manger, mais la nourriture est restée comme à son arrivée, les sergents avaient beau brailler personne n’a empoigné sa cuiller, c’était la révolution des cochons, après l’officier de quart a débarqué, il a prononcé un discours comme ceux du père Agamedes, mais nous c’était comme si on ne comprenait ni la messe ni le latin, il a d’abord voulu nous prendre par la douceur, avec des paroles mielleuses, mais la gentillesse a vite disparu, il s’est mis à gueuler, il nous a ordonné de nous mettre en rang et ça nous l’avons compris, nous voulions sortir du réfectoire, nous l’avons quitté en nous adressant mutuellement en catimini des paroles d’encouragement, ne renonce pas, sois fort, courage, ici personne ne flanche, et alors nous nous sommes mis en rangs, nous sommes restés comme ça pendant une demi-heure et quand nous croyions que c’était ça le châtiment, nous les avons vus installer trois mitrailleuses tournées vers nous, tout ça dans le respect des règles, tireurs et servants, caisses de bandes, et alors l’officier a dit que soit nous mangions, soit il donnait l’ordre de faire feu, c’était ça la voix de la patrie, c’était comme si ma mère me disait ou bien tu manges ou bien je te coupe le cou, aucun de nous n’y a cru, mais c’est allé jusqu’au point où nous avons entendu armer les mitrailleuses et à partir de là nous ne savions plus ce qui allait arriver, je parle pour moi, j’ai senti un frisson me parcourir l’échine, si c’était vrai, s’ils tirent, s’il y a ici un massacre à cause d’une assiette de soupe, le jeu en vaut-il la chandelle, non pas que nous étions en train de flancher, mais dans ce genre de situation on ne peut pas s’empêcher de réfléchir et alors dans nos rangs, personne n’a jamais su d’où ça venait, même les camarades qui étaient tout près ne l’ont pas dit, on a entendu une voix très calme dire, comme si elle prenait simplement des nouvelles de notre santé, Camarades, personne ne bouge d’ici, et une autre voix, du côté opposé, Vous pouvez tirer, et alors, je ne sais toujours pas comment c’est arrivé, aujourd’hui encore ça me donne envie de pleurer, toute la parade a crié, c’était un défi, Vous pouvez tirer, moi je pense qu’ils n’auraient pas fait feu sur nous, mais s’ils l’avaient fait, je sais que nous serions tous restés là et c’est ça qui a été notre victoire, pas que la tambouille se soit améliorée, car parfois on commence par lutter pour une chose et on finit par en obtenir une autre et c’est celle-là qui était la meilleure des deux.
Se escandalizaron algunas mujeres, fruncieron algunos hombres el entrecejo, pero a Antonio Maltiempo, que tiene algo de rebelde, pese al uniforme, todo se le perdona desde que supo poner en su sitio al padre Agamedes, y sigue diciendo estas frases que son como el vino de la bodega de don Lamberto, es un imaginar, porque allí el labio nunca lo pusimos, Entonces en el cuartel decidimos hacer una protesta contra el rancho, no comer ni tanto así de lo que nos ponían delante, como si fuésemos cerdos que rechazasen la artesa donde se echan más porquerías de las que el cerdo admite, no nos importa comer medio celemín de tierra al año, que la tierra es tan limpia como nosotros, pero esto que nos dan, no, y yo, Antonio Maltiempo que os hablo, fui el de la idea y eso lo tengo a mucha honra, uno sólo sabe la diferencia después de haber hecho cosas así, hablé con los compañeros y todos estuvieron de acuerdo, que aquello era como si nos escupieran encima, y entonces llegó el día, nos sirven el rancho y nosotros nos sentamos como si fuésemos a comerlo, pero la comida así como vino así se fue, por más que gritaban los sargentos no hubo uno que cogiera la cuchara, era la revolución de los cerdos, y vino luego el oficial de día y echó un discurso como los del cura Agamedes, pero nosotros era como si no entendiéramos ni la misa ni el latín, primero quiso convencernos por las buenas, con palabras dulces, pero pronto se le acabó la mansedumbre y empezó a gritar, nos mandó formar a todos, y esto sí lo entendimos porque lo que queríamos era salir del comedor, al salir nos íbamos diciendo unos a otros con la boca pequeña, aguantar, fuerza, valor, aquí no se raja nadie, y entonces formamos, nos dejaron allí media hora, y cuando creíamos que eso era el castigo vimos que estaban encarando tres metralletas contra nosotros, todo de acuerdo con el reglamento, tiradores y sirvientes, y cajas de cintas, y entonces va el oficial y dice que o vamos a comer o da orden de disparar contra nosotros, ésa fue la voz de la patria, era como si mi madre me dijera o comes o te corto el cuello, ninguno se lo creyó, pero el caso es que entonces arman las ametralladoras y a partir de ahí ya no sabíamos qué podía ocurrir, hablo por mí que sentí que se me estremecía el espinazo, y si es verdad, y si disparan, y si esto es una matanza por culpa de un plato de sopa, valdrá la pena, no es que flaqueáramos, pero en situaciones como ésta no se controla el pensamiento, y entonces en la formación, no sé dónde, ni los compañeros que estaban allí cerca lo supieron, se oyó una voz, muy tranquila, como si sólo estuviera preguntándonos cómo íbamos de salud, Camaradas, aquí no se mueve nadie, y otra voz, del lado opuesto, Pueden disparar, y entonces no sé qué pasó, aún hoy me dan ganas de llorar, toda la formación gritó, como un desafío, Pueden disparar, estoy convencido de que no iban a disparar contra nosotros, pero si lo hubieran hecho, sé que nos quedábamos todos allí, y ésa fue nuestra victoria, no el haber mejorado el rancho, que a veces la gente empieza a luchar por una cosa y acaba ganando otra, y ésta era la mejor de las dos.
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