Käännös "tiempos retenidos" ranskan
Tiempos retenidos
Käännösesimerkit
Don Jerónimo no ha tenido tiempo, retenido por negocios de Estado: que espere en la penumbra, que espere en el crepúsculo, el tiempo no se extingue, es perpetuo, que espere mirando la ventana, que Emperatriz lo vigile, pero Emperatriz no ha sido jamás sirviente de nadie, es su propia dueña, y por eso, porque no me han operado y estoy entero y peligroso, por eso se pasea como una fiera por los pasillos hasta que yo despierte, enloquecida de inquietud arrastrando la cola de su vestido de novia como la cola de un pavo real blanco, por los pasillos blancos de la clínica, su diadema destellante, las arrugas de su frente y los pliegues de sus mejillas temblorosos de miedo de que don Jerónimo me arrebate de sus manos, mi mano en su mano, se va descorriendo el velo que descubre su rostro horrible, el rostro arrugado del dolor, enfermeras, es ella junto a mi lecho, la enana libidinosa y pertinaz, enfermeras, no puedo espantar a este rostro, pónganme otra inyección para no sentir más y más dolores que van creciendo más y más, ustedes son buenas, te juro, Emperatriz, me casaré contigo si consigues que me inyecten más para matar este dolor que está matándome, te juro que me casaré aquí mismo, yo tendido en la cama y tú luciendo tu cola recamada y tu diadema si consigues que me inyecten otro poco para borrar tu rostro horrible, pero veo en tus ojos que dudas, por eso tus paseos, dudas de que soy hombre, quizás ya me hayan hecho la operación, me hayan restituido el sexo contaminado por la Peta, fláccido, inútil, no alcanzaste a verlo al abrir mi piyama, te paseas, siento en el pasillo la suntuosa escoba de tu cola arrastrándose al dar otra vuelta.
Don Jerónimo n’a pas eu le temps, retenu par les affaires d’État : qu’il attende dans la pénombre, qu’il attende dans le crépuscule, le temps ne tarit pas, il est perpétuel, il n’a qu’à attendre en regardant la fenêtre, Emperatriz veillera sur lui, mais Emperatriz n’a jamais été la domestique de personne, elle est sa propre maîtresse, et c’est pour cela, parce qu’on ne m’a pas opéré, que je suis entier et dangereux, qu’elle se promène comme un fauve dans les couloirs en attendant mon réveil, folle d’inquiétude, avec à sa suite la traîne de sa robe de mariée, telle la queue d’un paon blanc, dans les couloirs blancs de la clinique, son diadème étincelant, les rides de son front et les plis de ses bajoues tremblants de peur que don Jerónimo ne me ravisse à son étreinte, ma main dans la sienne, elle retire le voile qui découvre son visage horrible, le visage ridé de la douleur, infirmières, infirmières, c’est elle qui est à mon chevet, la naine libidineuse et tenace, infirmières, je ne peux pas chasser ce visage, faites-moi une piqûre de plus, pour ne pas sentir de plus en plus de douleurs qui grandissent sans arrêt, vous êtes gentilles, je te jure, Emperatriz, que je me marierai avec toi si tu obtiens qu’on me fasse une plus forte dose pour venir à bout de cette douleur qui me tue, je te jure que nous nous marierons ici même, moi étendu dans le lit et toi exhibant ta traîne damassée et ton diadème, si tu obtiens qu’on me fasse encore une petite dose pour effacer ta figure horrible, mais je vois à tes yeux que tu doutes, c’est la raison de tes allées et venues, tu doutes que je sois un homme, qui sait si on ne m’a pas fait l’opération et rendu le sexe contaminé par Peta, mou, inutile, tu ne l’as même pas vu en ouvrant mon pyjama, tu te promènes, je devine dans le couloir le somptueux balayage de ta traîne quand tu tournes pour repartir dans l’autre sens.
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