Übersetzung für "copies faites" auf spanisch
Copies faites
Übersetzungsbeispiele
copias hechas
Les vêtements par terre, les valises ouvertes, le portefeuille rangé dans une poche de sa gabardine, le carnet de dessins, les feuilles d’esquisses abandonnées sur la table devant la fenêtre, le passeport avec la photographie d’un homme qui est devenu un inconnu pour lui-même, les notes de restaurant, les factures d’hôtel avec leurs dates et leurs tampons et leurs colonnes de nombres manuscrits, la carte postale destinée à ses enfants qu’il a oublié de mettre dans une boîte aux lettres à la gare de Pennsylvanie parce qu’il croyait être en retard pour prendre le train, carte dont il ne se souvient toujours pas, même s’il la retrouvera par hasard le lendemain, quand il visitera les poches de sa veste à la recherche d’un crayon : de tout cela il s’est départi provisoirement, dans cette suspension du temps qui va durer à peine quelques minutes, délivré du passé comme de l’avenir, semblable à un nageur qui flotterait sur le dos à la surface d’un lac, au plus profond d’une nuit sans lumières, enlacé à Judith qui l’a appelé par son prénom pour savoir s’il était éveillé ou endormi, ou seulement pour confirmer sa présence, leurs deux présences, le prénom qui est une invocation ou une reconnaissance, une exhortation, souffle sorti de ses lèvres et flottant et se dissolvant dans le noir, leurs deux noms, écrits à la main sur une enveloppe, Ignacio Abel, Judith Biely, dactylographiés dans un espace libre au-dessus de la ligne de pointillés d’un document officiel, sur une copie faite au papier carbone, les lettres s’évanouissant peu à peu avec le passage des années, à mesure que cette nuit de la fin d’octobre 1936 se sera éloignée dans un passé de plus en plus lointain.
La ropa en el suelo, las maletas abiertas, la cartera guardada en un bolsillo de la gabardina, el cuaderno de dibujo, las hojas de bocetos dejadas sobre la mesa, delante de la ventana, el pasaporte con la fotografía de un hombre ya desconocido para él mismo, los recibos de restaurantes, las facturas de los hoteles con sus fechas y sellos y sus columnas manuscritas de números, la postal para sus hijos que olvidó echar en un buzón de la estación de Pennsylvania porque creía que llegaba tarde para tomar el tren, y de la que sigue sin acordarse, aunque la encontrará por sorpresa mañana, cuando palpe los bolsillos de la chaqueta buscando un lápiz: de todo se ha desprendido, transitoriamente, en esta suspensión del tiempo que no va a durar más de unos pocos minutos, absuelto del pasado igual que del porvenir, como un nadador que flotara boca arriba en la superfìcie de un lago, en lo más hondo de una noche sin luces, abrazado a Judith, que lo ha llamado por su nombre para saber si estaba despierto o dormido, o tan sólo para confirmar su presencia, la de él y la de ella misma, el nombre que es una invocación y un reconocimiento, un conjuro, aire saliendo de los labios y flotando y disolviéndose en la negrura, los dos nombres, escritos a mano en un sobre, Ignacio Abel, Judith Biely, mecanografiados en el espacio en blanco, sobre la línea de puntos de un documento oficial, en una copia hecha con papel carbónico, las letras desvaneciéndose poco a poco al paso de los años, según esta noche de finales de octubre de 1936 vaya quedándose en un pasado cada vez más lejano.
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